Jour 14

C’est la dernière journée, officiellement. Je pars au travail, le coeur déjà chargé. L’appréhension est lovée près de mon estomac. Je ne sais pas si je suis prête à réellement conclure ce chapitre de ma vie.

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Cette journée est spéciale. Je ressens la tristesse dans le regard de mes collègues. Nous savons que je n’ai pas choisi cette situation. Mes émotions sont en surface. Ils m’ont préparés plusieurs surprises et elles me touchent. Tellement que des larmes coulent. A chaque gouttes, je réalise un peu plus que je quitte un endroit renfermant plusieurs magnifiques personnes. Elles ont été mon entourage professionnel et plus que ça. Elles m’ont accompagné durant cette année difficile. Tomber malade n’a pas été simple et je ne pourrais jamais les remercier de m’avoir soutenue dans ce combat. Malheureusement, ma santé m’impose de changer de chemin. Une route éloignée d’eux. Pourtant, je garde dans ma tête, chacune des minutes passées avec eux. C’était mon travail et bien plus encore. Je dois nourrir ces amitiés que nous avons cultivées car elles sont précieuses. J’ai le sentiment d’avoir trouver LES personnes bienveillantes dont j’avais besoin dans mon existence. Et j’ai conscience que ça n’arrive pas tous les jours.

Je ne pensais pas avoir autant de valeur, à leurs yeux. Je ne le réalise qu’au moment où ils me décrivent. Ils utilisent tellement d’adjectifs positifs et bienveillants. Ils sont reconnaissants envers moi. Je n’en n’avais pas la moindre idée. C’est un mélange d’émotions sans nom. Je ressens de la joie d’avoir tous ses retours, de sentir que je faisais réellement du mieux que je le pouvais. Or, une autre entité émotionnelle se cache, plus forte. C’est entre la tristesse, l’impuissance et la colère. Je suis en rage d’être contrainte de quitter tout ça. Il m’est difficile d’être objective. Durant cette journée, je comprends que c’est clairement le point final. Et pour une fois, ça m’agace d’être dans ma vie. J’en veux à je-ne-sais-qui, je-ne-sais-quoi d’être malade. Je me demande: « pourquoi moi ». C’est la fatigue et le flot d’émotions qui me font perdre ma lucidité. Pour une fois, faut que je l’admette: ça fait chier que ça m’arrive. Ça fait chier que ça arrive à qui que ce soit sur terre.

En rentrant, je déballe mes affaires et vois les présents qui m’ont été offerts. Je pleurs à nouveau et je prends conscience de la chance de les avoir rencontré. Je suis privilégiée qu’ils existe dans ma vie et rien n’est fini. Certes, je ne m’y rendrais plus quotidiennement. Certes, c’est une page qui se tourne. Toutefois, je n’ai plus besoin de les nommer en tant que collègues. L’étiquette professionnelle part à la poubelle. Je peux compter sur des amis. Je sais que la porte de cet endroit m’est grande ouverte. Si j’ai besoin d’un refuge, de me ressourcer, ou simplement de les voir, je peux y retourner.

Ce n’est qu’une page de l’histoire parmi tant d’autres à venir. Il me reste un tas de pages vierges à remplir de la présence de ces merveilleuses personnes.

Dehors, la neige a reprit. La vie continue. Mes pensées s’entremêlent et doucement, le sommeil s’invite.

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