Matin sans sonnerie. Le réveil a eu congé aujourd’hui. La chaleur du sommeil m’enveloppe. Je m’en extirpe avec une douce lenteur.
Le soleil est levé, il lutte avec les nuages afin de se faire une place. Le ciel est tinté de bleu et de cotton jauni. Je me demande si j’irais profiter de cette météo. Pendant ce temps, je prépare mon petit déjeuner. Je m’installe à mon bureau et je prends le temps d’écrire. Je ressens de la joie d’avoir introduit cette pratique dans mon quotidien. Je suis rassurée de savoir que j’ai un espace où transposer mes mots. Je me réjouis de pouvoir, dans plusieurs mois, reprendre mes premiers écrits et constater le chemin parcouru. Je suis heureuse d’arriver à m’accorder ce temps pour moi. Il n’est pas une contrainte mais un rendez-vous que je ne saurais manquer.

Aujourd’hui est une journée centrée sur le nettoyage. Comme le commun des mortels, je dois effectuer un brin de ménage. Mon environnement n’est pas insalubre pour autant mais je ressens le besoin de dépoussiérer chaque recoin. Comme pour faire peau neuve, repartir sur une base saine et neutre. Je m’applique. Dehors, le soleil brille sans relâche. J’ouvre les fenêtres afin de profiter de cette belle après-midi. Lors du nettoyage de mes vitres, je grignote quelques minutes où les rayons caressent ma peau. J’emplie mes poumons de cet air frais et agréable. Prendre soin de mon environnement me demande énormément d’énergie mais comme à mon habitude, je mets en place des stratégies. Je me repose entre deux tâches, j’alterne de main, je me ménage. C’est plutôt ironique de se ménager pour les tâches ménagères, maintenant que j’y pense. Je trouve de réels points positifs à ce moment si banal et désagréable pour certains. C’est comme si je rendais honneur à ce lieu qui me protège et m’accompagne chaque jour. Le moment où je m’occupe de mes plantes est l’un de mes favoris. Je les arrose et ensuite vient le moment de les bichonner. Je prends un chiffon doux et passe délicatement sur chaque feuille du zamioculcas qui trône dans le salon. Je chouchoute chaque tige. La couleur est magnifique. C’est un moment où mes pensées sont au-delà de mes gestes. En pleine contemplation de la beauté des choses simples.
Le soleil va se coucher lorsque j’arrive au bout de mes peines. Je m’accorde une douche bien méritée. Je laisse longuement l’eau masser mon corps. J’ai l’esprit apaisé d’avoir réussi à aller jusqu’au bout de ma journée. En sortant de la salle de bain, j’ai la sensation de redécouvrir la beauté du lieu qui m’héberge. Tout brille à mes yeux.
Mon ventre me rappelle à l’ordre et m’explique je n’ai toujours pas mangé, tellement absorbée par mon programme. Je réunis mes dernières forces et me raisonne. Je sais qu’il est important de me nourrir, surtout après de tels efforts. Je passe en cuisine et me prépare un repas. Je ne sais pas s’il est merveilleusement réussi ou si j’ai simplement trop faim, en tout cas, il satisfait mon palet. Heureusement que personne ne m’observe car je finis par nettoyer du bout de mon index mon assiette, afin de ne rien laisser dans l’assiette. Cependant, je ressens encore le besoin d’avaler quelque chose. Je réflechis lorsque mon esprit s’arrête sur un chocolat chaud. C’est la boisson idéale pour terminer ma journée, ma faim et compléter mon bonheur.
Physiquement, j’ai demandé énormément et peut-être même plus que de raison. Mes muscles font la moue. Je songe au yoga. Je comprends vite qu’il ne faut pas exagérer. C’est assez. Je dois me permettre d’avoir une certaine souplesse d’esprit. C’est en allant me coucher qu’il me vient une idée. Je m’asseye dans mon lit et j’effectue de très légers étirements. J’inspire de tout mes poumons. J’octroie ces dernières minutes de relaxation avant le repos nocturne. Je félicite ma chair de m’avoir porté, encore une fois. Puis je m’allonge. Je passe en revue chaque partie de mon anatomie. En parcourant mon être, je détends une à une, chaque tension. J’expire profondément jusqu’au sommeil.
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