
Le début de journée est un gros brouillon. Je prépare et avale mon petit déjeuner sans conviction. Je ne suis pas réellement sûre d’être réveillée. Mes gestes sont lourds. Je m’enfonce dans l’épuisement.
J’admets, qu’aujourd’hui, ça touche mon moral. J’étais optimiste et résiliante mais ça c’était hier. À l’heure actuelle, ça m’affecte. Je suis frustrée d’être impactée par cet abattement. Je l’observe et le voit s’installer depuis plus de vingt-quatre heures et j’ai désormais peur que ça ne reste à jamais. C’est irrationnel et je le sais. L’expérience m’a déjà montré que cet abattement ne dure jamais. Pourtant, j’ai toujours la trouille que cela change.
L’idée de me mouvoir reste à ce stade. C’est joli mais les mouvements ne suivent pas. Je ne sais pas comment me sortir de ce tourbillon tumultueux d’ennuis. Je ne sais plus comment accepter encore et encore cet état. Je ne suis pas révoltée mais complètement résignée. J’attends.
J’attends d’avoir accumulé suffisamment d’énergie pour émettre une pulsion de vie.
Même l’écriture est maladroite. Mes doigts gesticulent dans le désordre et mes pensées sont incertaines. Je ne comprends rien à cette réalité fatigante. Je temporise, peut-être que ça passera.
En fin de journée, une main m’est tendue. Un soutien moral et physique pour m’accompagner prendre l’air. J’y vais sans conviction. Je me prépare avec pesanteur et maladresse. C’est difficile. En sortant, je m’aperçois que ce matin, je n’ai pas prêté attention au temps du jour. Il est aussi mauvais que mon état. Pluie, grêle, vent et nuages de toutes les teintes. La météo tient à s’exprimer. Arrivés au bord du lac, je respire pour la première fois de la journée. Les nuages laissent place à un rayon de soleil. Il m’apporte une lueur d’espoir. Je décide de laisser là, près de l’eau agitée, toute cette spirale négative. Je coince mes douleurs, mon humeur dans les chaussettes et ma fatigue entre les rochers. Je n’ai besoin de rien de tout ça.
En rentrant, je me sens réconfortée. La vie reprend malgré la fatigue et et les peines. L’optimisme aussi se remet en marche.
Les jours avec, les jours sans… L’envie qui n’est pas là. Et puis on se force, on s’oblige, à sortir par exemple. En écrivant cela, il me revient l’autre sens de ‘obliger’ que je viens d’aller chercher dans le dico. Et ça dit :
Rendre service à quelqu’un, l’aider par complaisance, lui être agréable : Vous m’obligeriez en me prêtant ce livre.
En se forçant, on s’oblige parfois, dans ce sens-là, c’est ce qui vous est arrivé, il me semble. En vous ‘obligeant’ à sortir, vous vous êtes rendu service. Et vous m’avez rendu service aussi, je n’oublierai pas ce sens d' »obliger » la prochaine fois que quelque chose me semblera difficile à faire, alors que je sais que c’est bon pour moi. Ce que vous expliquez ici m’arrive à moi aussi, parfois. Pas ce matin, pas aujourd’hui, mais ça m’arrive. Là, je viens juste de rentrer d’une longue sortie en centre ville, sans stress, sans vraie contrainte, juste avec des envies. J’ai pu concrétiser ces envies. En rentrant je vous lis, et je trouve que c’est une bonne façon de reprendre le fil chez moi… Belle fin d’année à vous. J’aime bien votre blog, je reviendrai vous lire bientôt…
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Merci pour ce commentaire, je rejoins totalement votre propos. Et aussi merci de me lire, ça me touche.
Merveilleuse fin d’année à vous! Et à bientôt.
Lili
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