Cette nuit, j’ai cauchemardé. Je me suis fait une théorie à ce propos. Je constate que bien souvent, en me réveillant d’un mauvais rêve, je suis criblée de douleurs. J’ai l’impression que dans mon sommeil, mon corps perçoit ses sensations négatives et qu’il tente de m’en faire prendre conscience en me réveillant, par le biais d’un cauchemar. Comme ça, je peux me lever et tenter de faire quelque chose pour soulager le mal. C’est ainsi que j’explique les mauvais rêves douloureux. C’est sûrement plus simple d’encaisser cet épisode désagréable avec cette explication.
Pendant que je songe à ma petite théorie farfelue, je prépare mon petit-déjeuner.
Je réserve ma séance de yoga à plus tard et m’attaque à la lessive. Entre deux machines, j’avance les choses qui doivent être faites. La simplicité du quotidien m’accompagne et nous avançons jusqu’au douze coups de midi.
Je décide de me récompenser pour tout ce que j’ai déjà accompli aujourd’hui, par le yoga. Après la nuit que j’ai passé, j’accueille ce moment avec bonheur. La séance ne me pose pas de difficultés et c’est suffisamment agréable pour le noter. Ma lente respiration est bénéfique. Ce moment est la parenthèse dont j’avais besoin. Elle me fait sentir réellement là, bien dans mes chaussettes.
Après le repas, je décide de préparer du pain pour ce soir. J’enclenche la musique et c’est aussi l’occasion de profiter d’une des choses que je préfère. Je peux chanter. J’apprécie ce genre de moment où mes mains sont occupées, ma voix résonne dans la cuisine et mon esprit se sent libre. Je n’ai pas la prétention d’avoir un quelconque talent. Tout ce que je recherche, c’est les notes qui me font vibrer de joie. De plus, allier ma passion pour la cuisine et la musique en un seul et même moment, c’est doublement gagnant. Il n’en faut pas plus pour dessiner un large sourire sur mes lèvres.

Lors que je sors de ma cuisine, j’ai une idée en tête. J’aimerais aller acheter un nouvel aliment, du souchet. Alors, je pars à la recherche de celui-ci. Entre deux boutiques, l’air est glacial. Je regrette de ne pas avoir pris d’écharpe. Je cache mes mains dans mes poches et j’avance, mon objectif en tête. Je suis tellement focalisée sur ma mission, que j’observe très peu ce qui m’entoure. Et mes efforts paient. Après plusieurs magasins, je finis par trouver. Je m’empresse de rentrer car j’ai une petite idée de ce qui va composer mon goûter!
En arrivant, je me lave rapidement les mains et saute sur le paquet que je viens d’acquérir. Je prends une petite noix entre mes doigts et la glisse dans ma bouche. C’est croquant et un goût entre la noisette et la châtaigne se dévoile. J’en reprends une. Je mâche. Quel plaisir. Mon sourire s’élargit. Je n’ai pas mangé de fruits à coques depuis bien longtemps et ce croquant me manquait terriblement. Je suis ravie d’avoir trouver un nouvel aliment à ajouter à mon panel. Ça m’encourage d’autant plus à cuisiner. J’ai envie de tester plein de recette avec le souchet. Je le conseille aux curieux.
Le soir venu, je m’installe confortablement pour écrire. Aujourd’hui, c’est plus simple. Les mots apparaissent, prêts à être transcrits. Mes idées sont claires et je sens dans la rapidité de mes doigts, que je dois ralentir si je ne veux pas provoquer la douleur. Je suis tellement heureuse de pouvoir écrire chaque jour, des bienfaits que cela m’apporte que je n’imagine plus ma vie sans. Alors je veux bien ralentir la cadence, si cela me permet de tenir sur la durée. J’achève de compléter mes pensées et vais me coucher. Le coeur léger.