Avant de lire ce qui suit, je te propose, si tu ne l’as pas déjà lu, d’aller jeter un oeil aux chapitres précédents.
Chapitre 6 – Le monde bienveillant de la médecine
Chapitre 7 – Ma nouvelle étiquette
Bonne lecture!

J’aimerais faire une parenthèse dans mon récit pour vous parler de ce qui m’a aidé à traverser cette phase avec plus de sérénité.
Au début de mes soucis, je gardais le sourire. Pour sauver les apparences mais aussi parce que c’est dans ma nature. Je souris comme je respire et je suis une éternelle optimiste. Demandez à mon entourage, ils peuvent en attester. Pour moi, il y a toujours de bons aspects, même dans une situation terrible. Chaque problème a une solution. Je ne sais pas fonctionner autrement.
Malheureusement, la maladie avait commencé à gratter mon moral, au bout de quelques mois. Et je dois admettre que ce sont ces moments là qui ont été les plus terrible pour moi. C’est lorsque les douleurs se faisaient plus accablantes, ne me laissant aucun répit, doucement je perdais espoir. Je paniquais. Je ne savais pas encore ce que j’avais, alors je me demandais si j’allais rester ainsi à tout jamais. Je me demandais si ma situation pouvait empirer et comment. Je me demandais qu’est-ce qui pouvait bien clocher chez moi. Pourquoi n’arrivais-je pas à fonctionner normalement, comme avant. Clairement je broyais du noir. Ce n’était pas constant mais souvent, cela arrivait le soir, après une dure journée à endurer. Lorsque j’étais au plus faible, au plus mal et que je n’arrivais plus à supporter ce fardeau. C’est arrivé une fois, puis une seconde. Puis plusieurs se sont enchaînés.
Et c’est là que je me suis dit que quelque chose de plus n’allait pas. Je tenais debout parce que j’avais la force mentale. Néanmoins, si elle est attaquée, qu’allait-il me rester?
J’ai décidé de prendre les devant. C’était pendant ce fameux premier arrêt d’un mois.
J’avais besoin de comprendre la rage que je vivais, de comprendre mes peurs. J’avais besoin de rassurer l’enfant effrayé, à l’intérieur de mon être.
Je ne voulais pas devenir désagréable pour mes proches, pas plus. Ah oui, je peux vous l’assurer que parfois, j’étais tellement à bout que j’en perdais mes bonnes manières. Et ça me faisait tout autant mal. Je n’avais plus le contrôle.
Je n’avais tellement pas l’habitude de broyer du noir que lorsqu’un brouillard opaque a envahit mon esprit, j’ai décidé d’agir. Un élan de survie.
J’ai pris de quoi écrire, et j’ai tout sorti.
Toutes mes craintes, toutes mes douleurs. J’ai tout décortiqué. Je voulais tout voir à la lumière, au microscope. Je voulais comprendre ma situation. J’ai sorti toutes mes affreuses interrogations. J’avais tellement peur de l’avenir avec ce corps qui me faisait souffrir de long en large. Je me demandais souvent si je n’étais pas simplement entrain de mourir lentement. À qui dire ces choses-là, alors que tout le monde autour de moi étaient aussi terrifié que moi.
Auparavant et ce depuis l’enfance, j’avais toujours aimé écrire, rédiger des textes et des histoires. J’avais délaissé la plume, jusqu’à ce fameux jour. Et la première fois que j’ai écrit, dans cette situation, j’avais tellement d’émotions à faire sortir que mes doigts ne suivaient pas. Mes idées allaient plus vite que le reste à tel point que j’en avais des crampes. J’avais peu d’énergie pourtant, c’est comme si mon corps savait. Il comprenait qu’en m’octroyant la possibilité d’écrire, j’allégeais mon malêtre. À la fin de ma première séance d’écriture, j’étais légère.
Et c’est ainsi qu’à commencé mon auto-thérapie, bien avant le blog.
J’ai écrit tous les jours. Tous mes maux. Toutes mes joies.
J’ai refusé l’idée que mon moral se fasse piétiner par la maladie. Je sais qu’on ne choisit pas toujours mais j’ai vu l’occasion de me battre et je l’ai saisie.
Alors dans les moments les plus difficiles, ma frustration augmentait mais je n’avais plus peur de ne savoir la gérer. J’avais trouver un exutoire. Je n’avais plus à m’observer aller mal. Je pouvais m’apaiser en crachant les mots.
C’est comme si écrire m’avait permis de retrouver mon optimisme. Pouvoir confier tout ce que je pensais quelque part, m’a permis d’accepter le pire. J’ai relativisé. J’ai fait le compte de ce qui me restait. D’ailleurs, avant de me remettre à écrire, je reportais souvent les activités qui me plaisaient à lorsque j’irais mieux. En écrivant, j’ai appris à accepter que peut-être, ça n’irait jamais mieux. Je suis très vite devenue sereine, vis-à-vis de ça. Je préfèrais prendre les devants sur la situation. Autant apprendre à vivre avec ce nouveau moi et ces difficultés plutôt que de lutter. Nager dans le sens du courant, c’est plus simple. Et puis, si un jour tout devait s’en aller comme c’est venu et bien tant mieux. Au moins, je n’aurais pas cesser de vivre en attendant.
Et donc c’est aussi ainsi qu’à commencé l’écriture de ce récit. J’avais un dossier pour me défouler et un pour garder une trace.
Je me suis sentie soulagée d’avoir trouvé un soutien et fière d’avoir réussi à transformer une énergie négative en carburant. J’avais désormais un punching-ball à portée de mains. D’ailleurs, à l’heure où j’ai écris ce que vous lisez, je ne savais pas encore si j’allais en faire quelque chose. Je pensais surtout que cela resterait intime. Néanmoins, aujourd’hui, je publie en espérant que quelqu’un qui se retrouve dans une situation similaire, pourra se sentir moins seul. C’est mon souhait.
D’ailleurs, chère maladie, si toi aussi, tu me lis, sache que je t’accepte et je compose avec toi. Mais attention, cela ne veut pas dire que j’ai baissé les bras.
PS: Je te remercie d’avoir pris le temps de me lire et m’excuses pour l’irrégularité de mes articles. Prends bien soin de toi et promis, la suite arrive bientôt!
C’est incroyable de voir à quel point l’écriture est un exutoire, une thérapie si efficace. Elle permet d’exorciser tellement de chose, et tous ce que l’on a besoin, c’est d’un bout de papier et un crayon.
Merci pour cet article !
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Oui tellement d’accord! Besoin de trois fois rien pour tout sortir de la tête, se sentir plus légère !
Merci à toi de m’avoir lue !
Des becs !
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Et tu as bien fait, oui ! Des becs Lili !
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Ma Lili, ouf! Quel texte, te lire est une thérapie. Merci pour ses mots. Gros bisous ! xxx
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Coucou ma chère Audrey, je suis désolée de n’avoir pas répondu plus tôt, j’ai naturellement fait une pause loin de mon ordinateur et de wordpress…
Merci d’avoir pris le temps de m’écrire! Je vais recommencer à publier doucement !
J’espère que tout va pour le mieux de ton côté et je t’envoie des gros becs ! ❤
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