Récit de vie – 16. Inattendu

Avant de lire ce qui suit, je te propose, si tu ne l’as pas déjà lu, d’aller jeter un oeil aux chapitres précédents.

Chapitre 1 – Ma vie d’avant

Chapitre 2 – La première fois

Chapitre 3 – Le déni

Chapitre 4 – Carnet de santé

Chapitre 5 – La descente

Chapitre 6 – Le monde bienveillant de la médecine

Chapitre 7 – Ma nouvelle étiquette

Chapitre 8 – Dans ma peau

Chapitre 9 – Il a dit stop

Chapitre 10 – Ma thérapie

Chapitre 11 – La vie continue

Chapitre 12 – Coupable

Chapitre 13 – L’impatience

Chapitre 14 – Validation

Chapitre 15 – Bonne nouvelle?

Bonne lecture!


Photo de Ann H sur Pexels.com

Je vous propose un saut dans le temps. Au chapitre précèdent, nous n’étions même pas au début du printemps. Aujourd’hui, je vous emmène directement une saison et demie plus tard. Confortablement installée dans mon canapé, je vous écris pendant que le soleil d’août chauffe le bitume à l’extérieur. Avez-vous fait bon voyage? Êtes-vous confortablement installé? C’est important pour moi, de savoir que vous allez bien car j’ai besoin de vous confier tout ce qu’il m’est arrivé durant ces derniers mois.  

Je n’ai pas écrit durant presque cinq mois. Et pourtant, il y en a des choses à dire.

En tout premier est venue la phase de la lassitude. Cet engrenage d’attente sur des blouses blanches alors que ma vie n’était apparemment pas en danger, mais juste extrêmement difficile à vivre, c’est devenu lassant. C’est long de devoir toujours dépendre d’autrui, de miracle et de résultats d’analyses. Mon adynamie est devenue mentale. Je me suis épuisée à espérer un nouvel aboutissement qui me ferait avancer, qui m’aiderait à aller mieux. Je m’accrochais à toutes les bouées mais je me suis quand même noyée. Je me battais tellement dur pour obtenir une avancée dans mes recherches qu’à un certain moments, j’ai lâché prise. J’aimerais être sûre que vous me compreniez, je n’ai pas abandonné l’idée d’avoir des réponses. J’ai simplement arrêté d’attendre celle-ci pour accepter que simplement, je suis malade. Et tous les noms de maladie de la terre entière n’enlèveront pas mes difficultés quotidiennes. Et surtout, il ne servait à rien d’utiliser ma mince énergie dans le vide.

Alors j’ai lâché prise et j’ai respiré longuement. Ça m’a fait du bien, je vous conseille d’ailleurs de respirer un bon coup. Juste maintenant.

D’où que vous me lisiez, vous n’avez pas pu échapper à la récente pandémie. Et comme beaucoup, j’ai vécu un premier confinement, d’environ deux mois, pour ma part. Plusieurs choses m’ont traversé l’esprit. Premièrement, je n’ai plus eu besoin d’aller au travail et pour une fois, je n’étais pas responsable. Cela m’a procuré beaucoup de réconfort de savoir que je pouvais me reposer, prendre du temps pour vivre au plus près de mes besoins changeants sans avoir à me soucier d’un travail et de responsabilités. La culpabilité d’être sans cesse inapte au travail s’est envolée. Je suis restée à vivre légèrement. Complètement soulagée d’un poids. Je flottais dans le temps, au gré de mes atteintes.

Ma priorité durant cette période a été de chercher les bonheurs facilement atteignable chaque jour. Je n’avais ni pression, ni compte à rendre à qui que ce soit. J’ai privilégié de rattraper toutes les séries du monde, de lire tout ce que je pouvais, de regarder le soleil. J’ai pu prendre du plaisir à m’étirer, faire une caresse de yoga et m’étendre sur ma chaise longue. J’ai passé énormément de temps à me reposer, à dormir. Et encore une sieste. Mes sensations, mes envies, mon corps. Ils étaient maîtres de mes choix et cela m’a ressourcé de me centrer autant sur moi-même. 

Les avancées concernant mon dossier médical ont été à l’effigie de ma vie à ce moment précis: douce et lente. 

Comme nous l’entendons très souvent, toutes les bonnes choses ont une fin. 

Le travail a reprit malgré la pandémie.

J’ai été heureuse de retourner voir mes collègues, les enfants mais la réalité m’a rattrapé. Chaque journée de travail avait un goût différent. Au delà de mes difficultés et de mes habituelles douleurs, une idée se concrétisait secrètement. Ce métier n’était simplement plus fait pour moi. Ou plutôt je ne suis plus faite pour ce métier. La finalité est la même, j’en suis convaincue à présent. Je ne vais pas pouvoir continuer ainsi longtemps. C’est une question d’avenir et de santé mentale. C’est assez déprimant de voir quelque chose qu’on a aimé se transformer chaque jour en un monstre de plus en plus effrayant à affronter.

En effet, je ne veux pas que mon défi se résume à endurer mon travail au quotidien mais plutôt que je puisse investir cette énergie à être fière de réussir à faire mon travail sans peine.

Et pendant que j’étais occupée à imaginer mes nouvelles possibilités professionnelles comme une enfant rêve à devenir capitaine de bateau, il est arrivé. 

OUI LUI.

OUI LE FAMEUX.

OUI JE NE L’ATTENDAIS FINALEMENT PLUS AU PIED DE LA CHEMINÉE AVEC DES COOKIES ET UN VERRE DE LAIT.

Et oui, je m’emballe mais c’est pour vous dire comme c’était intense.

Et vous avez sûrement déjà entendu dire que c’est quand nous cherchons le moins que nous trouvons. Effectivement, je confirme. 

 (de mars à juin 2020)


Promis, la suite arrive bientôt! Merci encore de me lire. Prends soin de toi!

Lili

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