
Avant de lire ce qui suit, je te propose, si tu ne l’as pas déjà lu, d’aller jeter un oeil aux chapitres précédents.
Maintenant que vous avez le contexte, il est peut-être temps d’entrer dans le vif du sujet, à savoir, comment cela a commencé. Je menais la vie dont je vous ai parlé. J’étais confortable. J’avais quitté le nid familial depuis plus d’une année, j’avais un chez moi douillet, je préparais une course de dix kilomètres dans ma ville, un chéri, une famille, des amis, bref. Tout allait bien, un long fleuve tranquille se préparant dans l’ombre, en torrent.
Seule ombre au tableau, je changeais de lieu de travail. En effet, je n’étais plus en accord avec les valeurs de mon ancienne direction. Soleil dans le tableau, j’avais trouvé une place vacante, qui me semblait parfaite. Donc un changement professionnel, certes, mais plutôt maîtrisé et voulu.
Trois semaines après ma fameuse course, la maladie ramenait sa valise pour établir une colocation. Sans mon consentement préalable. Sans que je ne l’aperçoive, elle et ses cartons.
C’était un samedi soir, banal. J’ai toujours la date en tête, le week-end du 25 et 26 mai 2019. J’avais passé une journée au bord du lac, avec une amie puis je m’étais préparé un repas pour finalement m’installer devant mon ordinateur. J’allais jouer aux jeux vidéos, merci frérot. Après quelques parties, j’ai ressenti le besoin de me rendre au toilette. À ma grande surprise, je ressentais des douleurs dans les deux jambes. De manière diffuse, entre la crampe et la courbature. Une drôle de peinture. Je n’ai pas été affolée par la situation. J’ai simplement pris l’initiative d’avaler un anti-douleurs et me suis vite rassurée. Une nuit de sommeil et l’affaire serait vite oubliée. Je m’étais bien remise de ma dernière course et j’étais globalement en bonne forme.
Mauvaise surprise: l’affaire a continué.
Le lendemain matin, à mon réveil, je suis simplement tombée de mon lit. Encore dans le coton du sommeil, je n’avais pas présagé qu’au moment où j’allais mettre mon poids sur mes jambes pour me lever, mes jambes allaient… prendre leurs jambes à leur cou. C’est arrivé très vite. Je me réveille. Je me mets debout. Échec. Douleurs. Incompréhension. Deuxième tentative en me tenant aux murs et meubles. Douleurs, douleurs, douleurs. Sans tomber cette fois-ci. Mon objectif: me rendre au petit coin. Je m’effectue, tant bien que mal. Après ma petite affaire, je retourne péniblement dans mon lit, comprenant que les problèmes de la veille ne se sont de loin pas réglés et même pire, ils ont empiré. Je n’ai pas perdu de sensations dans mes jambes, c’était même plutôt tout l’inverse. De mes orteils jusqu’en haut de mes cuisses, tous mes muscles étaient tellement crispés que j’avais deux bâtons bien rigides à la place des jambes. Lorsque je souhaitais plier mes genoux, l’effort était tellement conséquent que mes muscles lâchaient pour me faire atterrir au sol. Tous mes mouvements étaient entravés et fastidieux.
Ni une ni deux, j’ai avalé un fruit, me suis habillée tant bien que mal et direction les urgences, péniblement.
Je vous passe les détails de l’attente, un dimanche aux services des urgences hospitalières et je passe directement au verdict. Finalement, pas vraiment de verdict. Et spoiler alert: C’est le premier d’une longue lignée. Le médecin que j’ai vu m’a expliqué qu’il ne pouvait pas dire ce qu’il m’arrivait. Malgré les prises de sang et autres tests. Il pouvait constater que mes muscles des deux jambes étaient contracturés des orteils aux cuisses. Il ne pouvait pas dire pourquoi. La seule supposition qu’il m’ait laissé était qu’ayant des troubles digestifs, il était possible que j’aie des carences, dont en magnésium. Je suis donc rentrée bredouille ou plutôt clopin-clopant avec mon magnésium et des antidouleurs sous le bras. Et bien évidemment quelques minces jours de repos et sans que je le sache, accompagnée de ma nouvelle colocataire.
Je dois souligner que je parle d’elle comme d’une colocataire, mais à ce moment-là, j’avais simplement le sentiment de m’être blessée, de manière banale et que j’allais me soigner. Qu’il y avait un problème et une solution. J’imaginais encore que j’étais comme invisible, que tous les bobos avaient un remède.
Dès ce jour-là, nous pourrions plutôt comparer ma colocataire à une personne malveillante tapie dans l’ombre de ma vie.
PS: Je te remercie de me lire et promis, la suite arrive bientôt!