Jour 77 – Les petites victoires

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Ce matin, le réveil s’avère un peu amer. Une nuit mouvementée, pleine de douleurs vient de s’écouler. Heureusement, elle est finie et je peux me lever.

Dans mon brouillard, je me rends sur mon tapis de yoga. Je me tiens debout, sans grande conviction. Je ne remarque même pas quelle météo, il fait dehors. Je m’aperçois que ma pratique ne sera pas comme d’habitude. Alors, je viens simplement étirer mes membres, doucement. Je fais deux salutations au soleil, très lente et je m’accorde le droit de me dire que c’est suffisant pour aujourd’hui.

Dans mon planning du jour, c’est bricolage ce matin. Je continue sur ma lancée de me réapproprier l’endroit où je vis et de modifier tout ce que j’ai toujours souhaité, sans jamais le faire. Aujourd’hui avec l’aide de mes proches, nous installons un bureau d’appoint dans la chambre. Quelle drôle d’époque nous vivons, où le télétravail se fait presque de manière obligatoire. L’aménagement de cet espace ne sera donc pas de trop.

Une fois le travail terminé, je file en cuisine afin de préparer un plat chaud et réconfortant. Après tous les efforts fournis, ça ne fait pas de mal.

L’après-midi, je ressens le besoin de dormir mais je ne m’écoute pas. J’aimerais me débarrasser de deux-trois obligations. Au lieu de ça, je vais faire un peu de paperasse, histoire de pouvoir profiter du week-end qui s’approche sereinement.

Finalement, je suis plus efficace que je ne le pensais. Et la fatigue est passée.

Je dois aller poster une lettre et je pourrais enfin me poser. J’enfile mes chaussures et sors de chez moi. Chaque pas est déposé au sol de manière consciencieuse. En revenant vers la maison, une idée folle me traverse l’esprit. Et si je prenais les escaliers. Cela fait plus d’une année que je ne les ai pas pris, au vu de ma santé. Je tente l’aventure. Les premiers étages, et ils sont nombreux, me semblent faciles. Je prends le soin de conscientiser chaque levée de jambe et de bien mobiliser mes muscles. J’inspire et expire l’air comme lors de mes pratiques de yoga et je m’encourage mentalement. Mon coeur s’accélère, me demandant qu’elle folie je suis entrain d’accomplir. Je le rassure et tiens bon même si je ne sais plus à quel étage je suis. Peut importe, tant que je ne suis pas devant ma porte, je ne m’arrêterais pas. Et ce qui devait arriver arriva. Mon paillasson est là, m’attendant sagement. C’est un acte si simple et banal mais dans ma bouche, ça a un goût de victoire.

Pour remercier mon corps, je vais me préparer une tisane, me mettre en pyjama et c’est le moment pour moi d’aller m’installer confortablement. Ce soir, je passe ma soirée dans la légèreté, je sors les jeux vidéos et m’amuse.

Je m’endors avec la certitude que chaque jour renferme mille victoires.

Jour 76 – La vie est douce

Mon réveil se déroule avec une facilité qui me déconcerte. Vu comme s’est terminée la veille, je pensais garder des séquelles mais mon corps me montre que parfois, il sait y faire. Forte de ce constat, je vais vers mon tapis de yoga et pratique. Déterminée, sûre de moi.

Je m’habille et ce matin mon esprit est déjà perdu dans l’horizon. Par la fenêtre, le temps est clair et le soleil est levé. Il m’inspire monts et merveilles. Cette luminosité me remplit d’envie, de motivation, de paix, de joie, et je pourrais continuer la liste bien longtemps. En bref, il faut que j’aille goûter la douceur du temps, par tous mes sens.

Et vous commencez à comprendre le schéma… Je vais au bord du lac.

Je rejoins assez vite le port. Le vent est doux, presque imperceptible. La température est froide mais agréable. Juste ce qu’il faut. Les innombrables mats des bateaux attirent mon oeil. Dressé vers le ciel, ils attendent patiemment les beaux jours. Les canards barbotent paisiblement.

Je continue à vadrouiller, pendant qu’au dessus de moi, les nuages s’amassent. L’eau est limpide et l’horizon dégagé permet d’apercevoir les sommets enneigés. Durant cette balade, je charge mes poumons d’air pur ainsi que ma tête d’image plus belles les unes que les autres et mon esprit s’apaise.

Je rentre juste avant midi et me repose un peu. J’insuffle à mon corps tout l’amour que je peux, comme si j’essayais de le soudoyer. De lui demander tacitement de me porter un peu plus aujourd’hui.

Puis, lorsque mon ventre se met à gargouiller, je file en cuisine. Je prépare un bon repas ainsi que des muffins aux framboises.

L’après midi, je reçois une ancienne collègue, devenue mon amie. Garder des liens avec ce que je pourrais appeler Ma vie d’avant est important. Cela m’apporte un bien fou et cet après-midi, je vais profiter de cette présence. De nos jours, les contacts humains se font rares.

En fin d’après-midi, j’écris. je suis profondément inspirée. Les mots défilent aisément. Je continue à travailler sur d’autres projets d’écriture et ce jusqu’à la nuit pleinement tombée.

Ce soir, je m’endors avec la gratitude sur les lèvres. Elle dessine un sourire sincère sur ma bouche. Je sais à quel point j’ai de la chance d’expérimenter cette vie, avec ses hauts et ses bas et je ne peux m’empêcher de le répéter.

Jour 75 – La créativité apaise les maux

Dès que j’ouvre les yeux, quelque chose à changé. Je me lève rapidement, pressée de profiter de cette énergie nouvelle. Après deux jours à chercher le vrai repos, celui qui régénère, le voilà enfin.

Comme un missile à tête chercheuse, je me dirige tout droit sur mon tapis de yoga.

Je pratique les postures avec dévotion, malgré que mes muscles vibrent sous mon poids, je tiens bon. Ma respiration est profonde et sonore. Je m’accorde ce temps pour démarrer la journée et à la fin, lorsque je médite, je me perds dans mes pensées. je songe à tout ce que je pourrais faire de cette journée et à toute ces possibilité qui s’ouvrent devant moi.

Je vais commencer par écrire, remettre au propre mes textes, le tout en avalant mon petit déjeuner.

Puis, je me prépare et sort, j’ai un rendez-vous chez ma thérapeute. Mes pas sont légers, la sensation de déplacement est agréable. En sortant de la séance, je vais chercher une belle brioche (adaptée à mes restrictions, youpi!) à la boulangerie. J’avance d’un pas décidé en destination de chez moi.

Il est bientôt midi donc je me rends en cuisine. J’ai en tête de préparer une recette de pâte à tartiner maison, afin d’accompagner ma brioche, pour le goûter. Pendant que je fais la recette, des douleurs s’éveille dans mes deux jambes. J’alterne les positions et tente de ne pas me focaliser sur le mal. Malgré mes efforts, il devient difficile de tenir debout. Je me dépêche de finir mes préparations et vais m’installer pour manger.

Pendant que je mange mon repas, une armada de douleurs plus vives et désagréables les unes que les autres, débarquent. je ne sais plus comment me tenir pour ne rien ressentir. J’admets, qu’à ce moment précis, j’ai l’impression que ma journée est terminée. Un peu résignée, je vais chercher des anti-douleurs, sans grands espoirs ainsi qu’une bouillotte sèche et vais m’allonger. Je lis quelques pages puis j’octroie la fermeture de mes paupières.

Lorsque j’ouvre les yeux, ce qui m’interpelle c’est ce son continu, en fond. Il n’était pas là lorsque je me suis assoupie. Je me retourne afin de pouvoir observer la fenêtre et identifie la provenance de cette douce mélodie. La pluie est battante et la vitre est assailli d’une multitude des gouttes épaisses. Le spectacle est reposant. Il m’inciterait presque à fermer un peu plus les yeux, enveloppé dans cet environnement réconfortant.

Je scanne les sensations et j’ai l’impression que le mal s’est en allé, me laissant un peu de répit. Ni une, ni deux, je me lève. Je ne sais pas jusqu’à quand ça va tenir cette fois-ci, alors je fonce. J’ai terriblement envie de peindre depuis plusieurs jours. À savoir que si je pouvais, je peindrais bien plus souvent mais cette activité demande beaucoup. Entre la préparation de l’atelier, le rangement de celui-ci, ainsi que le nettoyage des outils et sans compter le fait de peindre tout court. Ces choses peuvent sembler bête, de les compter, mais de mon point de vue, je dois calculer chaque acte afin d’évaluer ma propre énergie. Aujourd’hui, j’admets que je suis encore sous l’effet de ma sieste et des anti-douleurs. Ça ne durera pas éternellement, alors je saisis ma chance. Au passage, je me prends un petit goûté, ma fameuse brioche avec la pâte à tartiner. Un petit régal mais je ne m’attarde pas, je n’ai pas que ça à faire!

J’installe mon matériel, les protections et me voilà, face à ma première toile blanche. Je choisis les teintes et commence à imaginer le procédé. La bulle se forme et s’épaissit autour de moi.

Ma première toile donne un résultat dont je ne suis pas déçue mais elle renferme une histoire. J’ai eu beaucoup de mal à doser les couleurs, les apposer comme je le souhaitais. Jusqu’à la dernière minute, le processus a été chaotique. D’ailleurs, au moment où je l’ai mise à sécher, je n’étais pas encore convaincue. Et finalement, en la laissant de côté, la peinture à continuer à travailler et a révéler sa magie.

Puis, je reprends les teintes de bleus mais décide de prendre du cuivré pour l’agrémenter. Je ne saurais décrire ma passion pour ce jeu de couleurs. Je peux juste dire qu’elle me font vibrer. Je suis hypnotisée par chacune d’entre elles.

J’entame alors ma seconde toile. Le processus est apaisant, aspirant et plein d’incertitudes. Malgré tout, j’ai confiance. Peut importe le résultat, le chemin pour y parvenir est nourrissant. C’est une expérience nouvelle à chaque toile. Comme si c’était la première fois.

Dans ma bulle, il n’y a rien que les couleurs, le bonheur de créer et moi. En commençant cette troisième toile, je penses aux infinités de résultats possibles et me perds dans ce songe. Prise dans la spirale créative, je me laisse porter jusqu’au moment où je ressens que la toile est complète.

Je ne peux pas continuer à faire la sourde oreille. C’est ma dernière toile pour aujourd’hui. En effet, mon corps crie de plus en plus fort. Il me supplie d’arrêter tous mouvements. Il m’implore de l’écouter, de regarder sa souffrance en face. Les douleurs ont reprit depuis un moment, mais portée par la créativité, je n’ai rien vu. Si tôt je ferme les pots de peinture que je suis vivement assaillie par une force me tirant vers le sol. Étant recouverte de peinture, je ne veux rien salir, alors je m’allonge sur le parquet, pour attendre que ça passe. Je reste ainsi de longues minutes et je réunis tous les bouts de moi afin de me relever. Là, c’est bon, c’est officiel. J’ai mal. Je capitule, je plie n’importe comment les affaires et vais m’engouffrer dans la douche. Frotter la peinture est douloureux, je n’en ai pas la force. Je n’ai même pas la force de tenir debout. Je m’asseye, sous l’eau chaude. Mon estomac rejoint la danse et se noue de toutes ces forces. C’est une mutinerie.

Peu sûre de mes pieds, je sors de la douche et vais m’allonger, encore. J’entoure la bouillotte de tout mon corps, recherchant cette chaleur calmante.

Ce soir, je ne fais plus rien. Je laisse mes proches s’occuper de la vie. Je vais me coucher, les yeux encore pleins d’étoiles. Tellement heureuse d’avoir pu peindre et vivre une journée si remplie. Peut importe le prix que je paie à l’heure actuelle, ça valait le coût.

Jour 74 – Les merveilles de la nature

En ouvrant les yeux, je redoute déjà que la spirale ne s’installe. Ce matin, j’aimerais bien m’enterrer sous la couverture. Où sont passés le repos et le regain d’énergie promis? Ai-je vraiment passer la nuit à ne pas vraiment dormir? Je suis troublée et il me faut un certain temps avant de trouver la motivation pour me mettre en mouvement.

Je me prépare un petit-déjeuner et ma tisane habituelle. Le yoga attendra son tour car ce n’est pas ce dont j’ai besoin à cet instant. J’étire le temps jusqu’au moment où j’ai une impulsion.

Dans la maison, un coup d’aspirateur est requis ainsi que de ranger quelques trucs qui traînent par-ci, par-là. Dans mon esprit se forme un plan, et je m’exécute. Je prends soin de cet environnement, je me l’approprie. Et une fois que je m’estime satisfaite, je vais m’installer sur mon tapis de yoga. Désormais, je me sens éveillée, prête à recevoir les bienfaits. Je continue à pratiquer seule, sans guide. C’est très introspectif et par moment, je me perds dans les méandres de mes pensées. Je retrouve le chemin, par la respiration.

Après un bon repas et une sieste inopinée, je vais passer l’après-midi avec ma famille. Des instants doux et rassurants. Et au moment de rentrer, je détourne mon chemin pour aller voir le lac. Ni la grisaille, ni la pluie de m’effraie. L’eau est mouvementée et elle joue sa musique relaxante.

Sur mon chemin, je croise un premier ponton en pierre. Au bout de celui-ci, les mouettes font concurrence aux canards. Après quelques minutes d’observations, je continue ma route, en quête d’autres merveilles.

Pendant que je longe la côte, l’eau tente d’atteindre mes jambes en se fracassant contre les rochers. À chaque fois, les gouttes me manquent de peu. Un second ponton en pierre attire mon oeil. Il est recouvert d’une belle mousse verte. Je décide de m’aventurer jusqu’à son bout. Je redouble d’attention, afin de ne pas glisser et parviens jusqu’à la pointe. Je remarque que le vent est levé, le froid frotte mes joues et je range mes mains plus profondément dans mes poches.

Puis, je reviens sur mes pas et continue ma route. Mes pas m’amènent sur une petites plages de galets. Mon regard se porte sur l’horizon, puis sur les vagues roulant dans ma direction. L’écume et sa mélodie m’hypnotisent.

Et pendant que je me déplace, je fixe le sol. La multitudes de formes, de tailles et de nuances m’aspirent. Je me baisse et touche la texture solide et râpeuse des cailloux. Malgré le froid et l’humidité, j’allonge le temps sur cette plage. Je m’extasie devant chaque pierre, aussi banale soit-elle. J’ai la sensation de marcher sur mille merveilles.

Ce n’est lorsque les lampadaires, sur la promenade, s’allument que je décide de rentrer.

Le soir, je vais prendre le temps d’écrire brièvement, mes idées sont brouillons ces jours.

Je vais m’endormir, heureuse d’avoir pu vivre une si douce journée, malgré qu’elle n’ait pas commencé comme je l’aurais souhaité. Comme quoi, il y a toujours de l’espoir.

Jour 73 – En suspension

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La journée commence dans la lenteur. Comme si la nuit n’avait pas délivré son effet reposant.

Eveillée, j’attends de réunir mon énergie pour pouvoir sortir de mon lit. Et je me rends compte que j’ai beau attendre, elle ne viendra jamais. Alors, je prends les devants, avec paresse. Je me rends vers mon tapis de yoga, les yeux collés et le corps englué. Ce matin, je vais pratiquer seule. J’ai vu que j’en étais capable, alors je m’exécute. Je réveille chaque muscle, délicatement. Je baille encore.

Après ce moment, je vais me servir mon bol habituel en guise de petit-déjeuner. Je sais que j’ai des choses à faire, le genre d’obligations que je repousse lorsque je le peux. Au fond de moi, une petite voix m’incite à les faire et de l’autre, la fatigue corporelle me ralentit. Chaque tâche que je vais entreprendre va s’étaler, encore et encore. Rien que faire ma liste de course va me demander une concentration folle alors je vous laisse imaginer pour des actes plus compliqués. C’est comme si mes neurones étaient déconnecté des uns aux autres et que mes membres étaient dispersés.

Peu avant midi, je dois me rendre à la pharmacie. J’en profite pour prendre l’air et acheter de quoi me faire à manger. Le temps est gris et les étudiants du coin sont en pauses. Il y a énormément de monde autour de moi et je me sens floue dans cette masse.

Une fois rentrée, je m’attelle en cuisine et après le repas, je m’installe devant mon ordinateur, afin de terminer mon travail administratif. Malheureusement, je constate que malgré ma pause, je n’y parviens pas mieux. Un escargot a pris ma place aux commandes.

Dans ce genre de moment, je constate que je n’y arrive pas et souvent, comme je suis têtue, je me laisse ramer. Je pagaie pendant des heures, sans jamais atteindre la rive. Je dois vraiment apprendre à savoir marquer un arrêt à ce moment-là et revenir lorsque le moment propice sera venu. C’est un apprentissage en cours. En attendant, je persévère dans le vide jusqu’au moment fatidique d’une bonne nouvelle. Celle-ci me libère d’un poids et me permet de lâcher les obligations que j’avais jusqu’à présent. Je relâche la pression et délaisse mon ordinateur.

Je m’accorde un temps de vide. Je suis tellement au ralenti que je ne me rends plus compte du temps qui défile.

A ma fenêtre, l’obscurité prend place et je songe à écrire. Je tente quelques mots, dispersés et disparates. J’ai des douleurs dans les mains qui se font insistantes. Elles me contraignent à abandonner. Cette fois, je laisse tomber.

Et je me repose encore.

Le soir, je me distrais devant un film qui m’a beaucoup touché. (« Le tigre blanc » sur Netflix)

C’est une journée comme ça, où finalement il ne se passe pas grand chose et c’est bien ainsi. Le temps a défilé sans me le dire. Et rapidement, demain sera un autre jour.

Jour 71 – Se laisser vivre, c’est peut-être ça le secret

Ce matin, je me réveille avec lenteur. Mes yeux sont ouverts, mon corps se met en mouvement pour sortir du lit et malgré tout cela, je continue à dormir. Pendant quelques heures, je m’accorde le droit d’émerger. C’est le week-end, après tout.

Une fois que je me sens prête à commencer enfin cette journée, je rejoins mon tapis de yoga pour la séance du jour. C’est l’avant dernier jour du calendrier proposé par Adriene. Je suis focalisée sur l’instant et le savoure avec délicatesse.

Après la séance et une douche, je me retrouve en cuisine. Il est déjà l’heure du repas de midi que j’entame mon petit-déjeuner. Les heures n’ont aucune importance.

Cette après-midi, je décide de continuer à coudre. J’enclenche la musique avec laquelle je fredonne et le temps s’écoule.

En fin d’après-midi, je me prépare une soupe et le ventre réchauffé, alors que la luminosité décline, je me rends en balade. Aujourd’hui, il fait gris et il pleut sur la vie. Je choisis de me rendre près du lac, la promenade promet d’être vide vu le temps. Il ne fait pas spécialement froid et l’ambiance désertique m’apaise. L’eau est plutôt calme et les canards flottent à sa surface. Sur mes pas, la nuit tombe. Malgré la froideur des teintes qui m’entoure, cet balade me réchauffe le coeur.

Sur mes pas, la nuit tombe. Malgré la froideur des teintes qui m’entoure, cet balade me réchauffe le coeur. Et lorsque les lampadaires illuminent mes pupilles, il est temps de rentrer.

Après un bon repas, je décide d’écrire. J’ai cette impression d’avoir mille choses à dire. Mille songes qui doivent sortir de ma tête. Je ne ressens pas la fatigue comme si mon corps me donnait la permission d’aller jusqu’au bout de ce que j’ai entamé. Et vient le moment de mettre un point final. Dès ce moment précis, je vais me mettre dans mon lit et aussi soudainement, mon corps se relâche pour me laisser glisser vers le repos.

Je suis heureuse, ce fut une douce et belle journée.

Jour 70 – Météo changeante

Aujourd’hui, la banalité du quotidien me rattrape. J’ai de la lessive à faire et c’est l’activité qui va rythmer ma matinée.

Entre chaque minuterie pour descendre à la buanderie, je m’active. Pendant que la machine tourne, je profite pour avancer de la paperasse, que j’ai repoussé jusqu’à maintenant. Puis, je reprends l’écriture. Je ne cesse d’être coupée par la sonnerie me rappelant d’aller lancer une autre machine. Suspendre le linge est un défi physique, je tente de m’occuper l’esprit par un peu de musique. Et ainsi, la matinée défile, entre écriture et le linge propre.

La satisfaction d’accomplir des choses si simples, me nourrit. La satisfaction d’en être capable.

Je n’ai pas encore pu faire ma séance de yoga et je dois admettre qu’à chaque fois que je croise mon tapis du regard, je ressens un pincement. Ne pas avoir pratiqué dès le réveil me manque.

Lors du repas de midi, la lessive n’est toujours pas finie. J’attends d’avoir pleinement achevé cette corvée pour pouvoir passer à une activité plus récréative.

Dehors, depuis ce matin, les éléments se déchainent. J’ai eu l’occasion de les observer. Il y a eu la brume matinale puis la pluie battante et en continu, le vent balaie l’horizon. Les rafales sont si fortes que j’entends le sifflement continuel. Par moment, le soleil perce les nuages et j’ai même pu apercevoir un morceau de ciel bleu. De courte durée car le vent s’affaire à ne laisser aucune chance à une météo stable. Il règne en maître sur cette journée humide. Au loin, je devine les moutons sur le lac, la mousse blanche produite par les mouvements incessants des vagues. La couleur de l’eau est disparate. Par endroit, elle se veut bleu foncée et à d’autre, elle va du vert gris au vert fougère, intense. Certaines côtes sont brunie. Ce tableau insuffle en moi l’envie d’aller braver le froid.

Lorsque la machine se termine enfin, je suis dans un état approximatif. Je suis heureuse d’être parvenue au bout de ma corvée mais je suis frustrée de m’apercevoir que j’ai des douleurs fracassantes. Elles partent de la pulpe de mes doigts pour atteindre mes épaules et descendre au centre de mon dos. Depuis le réveil, c’est l’escalade douloureuse. J’ai tenté de l’ignorer mais en me rendant sur mon tapis, je suis heureuse d’y arriver mais je suis fâchée d’être dans un état aussi inconfortable que celui-ci. En posant la plante de mes pieds sur le tapis, je suis pessimiste sur mes capacités. Je me dis que la douleurs remplacera le bien-être et que ma séance est déjà gâchée. Et doucement, je m’encre dans la pratique, les postures et ma respiration. Et sans m’en apercevoir, je ne ressens plus rien de négatif. Je suis dans un espace différent. Il est protecteur, bienveillant et puissant. La magie a opéré et je m’en aperçois d’autant plus, lors de ma dernière expiration, avant d’ouvrir les yeux.

Je décide d’aller profiter de prendre l’air. Je m’habille et me lance dans la rue, sans destination précise. Comme d’habitude, la pluie en plus. À la différence que cette fois-ci, je regrette très vite d’être dehors. La douleur reprend plus vivement, ainsi que la fatigue. J’ai l’impression que mon corps entier me tire vivement vers le sol. Comme si la gravité était soudainement plus forte pour moi. Et la frustration revient. Je suis déçue de n’avoir pas pu profiter d’aller dehors lorsque j’avais de l’énergie. Je suis fâchée d’être contrainte de souffrir. Je ne trouve plus l’intérêt d’être dehors. Alors, je fais marche arrière, complètement désemparée par toutes les émotions envahissantes.

Et pendant que mes pensées s’enfonçent plus profondément dans une spirale déprimante de complainte, d’agacement et de déception, quelque chose attire mon oeil. Sur le trottoir mouillé, appuyé contre le poteau, un gros caillou. Il me surprend car d’habitude, il n’y a pas de caillou sur ce trottoir. D’autant plus qu’il est d’une belle taille et je me demande donc comment il est arrivé-là. Plus je m’en approche, plus je m’aperçois qu’il y a autre chose d’étrange. Arrivée à sa hauteur, je marque un arrêt et observe.

Fantastique

Et soudainement, je me mets à penser que c’est un signe de l’univers. Je m’imagine que le destin a décidé de me remonter le moral. Comme si le destin voulait que je n’oublie pas que la vie, malgré tout, c’est fantastique.

Je souris.

Je continue ma route, le coeur plus léger et acceptant de devoir rentrer pour me reposer. Cette fois, je ne suis plus fâchée. Quelques mètres plus loin, je trouve une autre pierre.

Formidable

Je marque encore une fois un arrêt, avec la curiosité de lire le mot. J’ai l’impression de participer par hasard, à un jeu. C’est formidable et je suis émerveillée par la magie de ce moment.

Magique

Et au troisième et dernier caillou que je rencontre, je suis reconnaissante envers la personne qui m’a fait vivre ce moment magique. Je ne pense pas que cette personne ait conscience qu’elle a fait basculer mes émotions et m’a allégé d’un poids. J’avais juste besoin d’un signe pour tout lâcher et pouvoir avancer vers mon bien-être. Alors, même si elle ne le saura jamais, je l’en remercie. Ces trois petits mots, si bien choisis, ont peint un doux sourire sur mon visage. Mais surtout, ces trois grosses pierres, m’ont fait réalisé que j’avais oublié d’apprécier le plus simple. Pendant quelques heures, je m’étais laissée happée par la négativité et je ne savais plus savourer toute la richesse de ma vie.

En rentrant, mes douleurs n’ont pas disparu. Elles sont si vivaces qu’elle me font douter. Comme si c’était pire que d’habitude et qu’au fond, je n’avais jamais vraiment eu mal. Pourtant, je sais que c’est faux. Déterminée à retrouver un peu de bonheur, j’enclenche le diffuseur et choisis un mélange d’huiles essentielles d’orange douce et de lavande. Dans cette ambiance parfumée et apaisante, je prends ma liseuse et m’allonge. Mon corps se relâche et je parviens à faire abstraction des sensations. Calme et réconfortée, c’est ainsi que je vais passer le reste de ma soirée.

Jour 69 – La revanche

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Je me lève, à l’aube d’un nouveau jour et toutes les possibilités qui vont avec. La première chose qui me vient à l’esprit, c’est que j’ai besoin de me mouvoir, de prendre de l’air frais. Je ne saurais expliquer ce besoin, en sortant du lit. Alors sans chercher à comprendre, je m’habille et vais fouler le bitume. Il est tôt, le jour se lève à peine et dans la rue, les gens s’activent. En faisant le tour du quartier, j’observe toutes ces personnes qui s’empressent d’aller au travail, d’amener leurs enfants à l’école et ainsi de suite. Je savoure cette chance qui m’est donnée de pouvoir vivre auprès de mes besoins et de mes envies.

Je rentre chez moi, légère et prête à consommer mon énergie. Je commence par aller m’installer sur le tapis de yoga. Les pieds bien encrés dans le sol, je fais le vide et regarde en face de moi. Il fait plus clair désormais, par la fenêtre. Une épaisse brume maquille la vue. J’entame mes salutations au soleil, pensant peut-être pouvoir changer cette météo grisâtre. Puis, une fois satisfaite, j’enchaîne avec la séance d’Adriene. C’est une session pleine de douceur.

Aujourd’hui, j’aimerais énormément pouvoir remettre au clair mes écrits des jours passés. Et ainsi, je passe une bonne partie de la matinée à écrire. Je crois pouvoir dire que le chamboulement vécu cette semaine commence à se tasser. Je suis plus sereine avec cet idée de prendre un nouveau traitement, voulant faire ce qu’il y a de mieux pour moi ou en tout cas, essayer. Et l’heure tourne tellement vite pendant que mon esprit est occupé que je m’aperçois au dernier moment, que j’ai une séance avec ma thérapeute. J’enfile mes chaussures et m’y rends le plus rapidement que je le peux.

J’arrive juste à l’heure. La séance se déroule sans encombre.

En rentrant, mon estomac se fait entendre. J’ouvre mon frigo, sans grande inspiration. Je songe à un plat, puis un autre. Je ne suis pas très convaincue jusqu’au moment où me vient une idée alléchante et rapide (en plus!).

Je mange puis, cela fait plusieurs jours que j’aimerais changer un espace de rangement que j’ai dans mon salon. Me sentant pleine d’énergie, j’attaque en suivant mon plan initial. Je sors les tournevis et bricole mon intérieur avec ferveur. Par moment, je me trouve en difficultés et je suis tentée d’abandonner. Je me maudis d’avoir eu cette ambition. Puis, je prends de grandes inspirations et avec les expirations, j’expulse les pensées négatives. Doucement, je parviens à trouver des solutions aux problèmes se présentant. Je suis fière de moi. J’accomplis toutes les petites choses que je délaissais mais qui méritaient d’être faites. Comme pour prendre ma revanche sur les jours précédents, j’en fais le plus possible. En fin de journée, lorsque mon salon ressemble plus ou moins à ce que j’avais imaginé, je ressens la satisfaction d’en avoir été capable, toute seule. Je n’ai eu besoin que de moi-même, de temps et de persévérance.

Le soir, j’enfourne une belle lasagne faite maison et la déguste avec mes proches. Je me sens éreintée mais accomplie. Je m’endors, confiante.

Jour 68 – Lâcher prise

« Parfois, lâcher prise est un acte plus puissant que se défendre ou s’accrocher.  »

— ECKHART TOLLE

Le matin, je commence par ma séance de yoga. En parallèle, des vidéos, je commence aussi à pratiquer sans être guidée, un peu chaque jour afin de m’y habituer et d’apprendre. L’idée de pratiquer seule, sans guide m’a parue de prime abord assez effrayante puis, une fois sur mon tapis. Je me rends compte que simplement en m’accordant l’opportunité de me faire confiance, j’en suis capable. Je sais les mouvements et les enchaînements mieux que je ne le penses. C’est une agréable découverte qui me conforte dans mon choix. Au fond de moi, j’ai le souhait secret (plus si secret désormais) de continuer une pratique quotidienne aussi longtemps que je le pourrais.

Après ce moment de bien-être, j’ai prévu de passer la matinée en cuisine avec ma famille. Nous allons réaliser des raviolis maisons. Au début, l’atelier est un peu brouillon. Le temps que nous trouvions nos places respectives et doucement, une petite usine se met en place. Nos mains s’affairent à plein régime. Dans la cuisine, il règne une ambiance bonne enfant mais productive. Entre deux façonnages de raviolis, une bataille de farine s’invite. C’est un moment léger qui me fait oublier les contraintes de l’activité. Je ressens que la force et la dextérité que j’utilise s’amenuisent rapidement. Je tente de faire bonne figure mais en réalité, à l’intérieur, les sensations sont de plus en plus désagréables. Je tiens le coup jusqu’au moment de la délivrance, passer à table. Ensemble, nous savourons ce plat dans lequel, nous avons glissé beaucoup d’amour.

En début d’après-midi, je rentre chez moi. Je me sens simplement heureuse mais épuisée. Je vais m’allonger car j’ai l’impression que je pourrais dormir. Malheureusement, il n’en est rien. Malgré tout le sable que j’ai dans les yeux, les paupières n’arrivent pas à se fermer définitivement. La fatigue m’angoisse. Je suis heureuse d’avoir pu passer cette belle matinée mais j’avoue qu’aujourd’hui, ça m’ennuie de ne pouvoir profiter que d’une demie journée de vie. J’aurais aimé que mes limites soient plus grandes. Il y a aussi les restes de la veille avec l’appréhension de faire de mauvais choix concernant ma santé. Je n’aime pas décider de choses si importantes. Comment savoir ce qui sera bon pour moi? Personne ne le sait. Je dois continuer de digérer avant de prendre ma décision finale. J’ai besoin de recule. Et je crois qu’au fond, malgré toute la positivité dont je sais faire preuve au quotidien et fasse aux situation difficiles, j’ai parfois le droit de me laisser me morfondre. Ça ne fait pas de moi quelqu’un de moins fort que d’habitude. J’ai simplement besoin de temps pour encaisser, comme tout le monde finalement. Ça ira mieux demain.

Je passe donc l’après-midi, sous le duvet épais. Demie consciente.

En fin de journée, je tente de me motiver pour écrire. Hier, c’était difficile et j’ai à peine noté mes idées.

Je m’aperçois qu’aujourd’hui, ce n’est pas mieux alors je lâche prise. Je m’accorde la possibilité d’être ce que je suis. Je ne suis pas bien. Je suis malade et ça fait parti de mon quotidien. J’admets que j’aurais aimé un peu de répit car lorsque les crises s’enchaînent, la crainte qu’elles ne s’arrêtent jamais s’ajoute. Alors, je lâche prise. Je laisse tomber l’idée d’être bien, de devoir produire quoi que ce soit, je laisse mon esprit aller à toutes les pensées, sans filtre. J’accepte cette situation, car je ne peux rien y changer. Et ainsi, c’est le mieux que je puisse faire pour avancer. Je laisse le poids de tout cet inconfort prendre la place dont il a besoin, pour mieux m’en décharger par la suite.

Ce soir, je suis sur pause et ce n’est pas grave.

Jour 66 – La forêt magique

Lorsque la sonnerie du réveil vient me chercher, je suis déjà éveillée. Je profite encore quelques instants de la chaleur enveloppante du lit et finis par me lever. D’un pas léger, je me dirige vers mon tapis de yoga. Avant de commencer la pratique, j’observe avec joie qu’il a neigé cette nuit. La ville est tapissée de blanc. J’enclenche la séquence et me mets en mouvement. J’analyse les sensations, je me sens forte. Ma respiration devient plus profonde et je cherche dans mes gestes, une certaine justesse. Cette manière de commencer la journée me permet de réellement prendre conscience de mon corps et de son pouvoir. C’est confiante que je quitte mon tapis.

Après le petit déjeuner, j’attaque la partie administrative de mes obligations. Plus vite c’est fait, plus vite je fais autre chose. Et étonnamment, je balaie ça plus rapidement que je ne l’aurais imaginé.

Ensuite, je décide d’écrire. Assise à mon bureau, une douleur dans le bas du dos se fait de plus en plus insistante. Au départ, je tente de l’ignorer. Puis, je songe à aller marcher car peut-être ça pourra débloquer ce point de tension. Je jette un oeil à travers la fenêtre et m’attarde sur la météo. La neige a repris et l’horizon est brumeux. Par moment, ce sont de gros flocons et à d’autres, presque de la grêle. Je vois les branches de mes plantes vaciller au gré du vent et j’imagine le froid qu’il doit faire. Pour le moment, j’abandonne l’idée de mettre mon nez dehors. Alors pour pouvoir continuer à écrire, je surélève mon bureau et ainsi, j’écris debout. Peu à peu, la tension s’atténue et moi, je peux continuer à profiter de poser les mots.

L’heure du repas me sort de mon texte pour aller préparer à manger. Et puis je passe à table.

L’après-midi, je fais un peu de couture. Je mets la musique et mes doigts s’activent sur le tissus. Je manie l’aiguille et les épingles délicatement et avance ainsi, doucement dans mes projets créatifs. Je suis complètement immergée dans ce moment où mes mains sont occupées et mon esprit est plongé dans un espace sans pensées. Par moment, je fredonne avec la musique. Plus d’une heure s’est écoulée lorsque je lève le nez. À la fenêtre, l’horizon s’est éclairci. Je saisis ma chance. Je prépare un thé, enfile mes bottes de neige et m’enveloppe dans des habits chauds. C’est parti pour l’aventure car j’ai besoin de nature.

Je me dirige vers la forêt la plus proche. A l’orée du bois, je ressens une sorte d’excitation. Le soleil illumine pleinement mon visage tandis que les arbres sont entièrement recouvert de blanc. Tout ça me procure déjà beaucoup de joie.

Le chemin que j’emprunte débute par des escaliers, glacés et enneigés. Chaque pas est un défi à part entière.

Arrivée au sommet, la forêt s’ouvre à moi, comme un cadeau. À cette heure-ci, je suis seule et ce n’est pas pour me déplaire. Il y a une ambiance magique qui se dégage. Le son de la neige qui craquette sous mes pas de velours m’émerveille.

Et le soleil qui tente de m’apercevoir entre les arbres, c’est irréel.

J’évolue dans cette environnement froid, m’arrêtant, ça et là pour observer ce que la nature a à me proposer.

Plus loin, j’atteins un point culminant duquel j’aperçois le lac, timidement. Il est loin mais de son oeil brillant, il m’attire. Je monte sur un tronc enneigé pour mieux pouvoir le contempler. De mon perchoir, j’observe aussi la ville. D’ici, elle paraît calme, en ce milieu d’après-midi. Pourtant, je sais pertinemment qu’elle grouille.

Puis, le froid me surprend et je me remets donc en mouvement. Je profite d’emmagasiner le plus d’air frais possible, comme pour en faire des stocks, près de mes poumons. Et lorsqu’il est temps, je rebrousse chemin. Je repasse sur mes traces et fais mes adieux à ce lieu, si précieux.

C’est avec un sourire permanent que j’arrive à la maison. Je me prépare un thé, pour réchauffer mon corps et vais m’installer confortablement dans le canapé. Naturellement, je saisis mon livre, sentant que c’est le moment propice pour continuer de dévorer ce roman. Et rapidement, je me plonge dans l’histoire. Je reste ainsi jusqu’à ce que le soleil se couche et plus encore.

Après le repas, je savoure encore cette journée. Malgré mes yeux piquants de fatigue ainsi que mon corps, brulant de douleurs, je ne peux m’empêcher d’être particulièrement heureuse et reconnaissante. Sereine, je m’endors.