Jour 74 – Les merveilles de la nature

En ouvrant les yeux, je redoute déjà que la spirale ne s’installe. Ce matin, j’aimerais bien m’enterrer sous la couverture. Où sont passés le repos et le regain d’énergie promis? Ai-je vraiment passer la nuit à ne pas vraiment dormir? Je suis troublée et il me faut un certain temps avant de trouver la motivation pour me mettre en mouvement.

Je me prépare un petit-déjeuner et ma tisane habituelle. Le yoga attendra son tour car ce n’est pas ce dont j’ai besoin à cet instant. J’étire le temps jusqu’au moment où j’ai une impulsion.

Dans la maison, un coup d’aspirateur est requis ainsi que de ranger quelques trucs qui traînent par-ci, par-là. Dans mon esprit se forme un plan, et je m’exécute. Je prends soin de cet environnement, je me l’approprie. Et une fois que je m’estime satisfaite, je vais m’installer sur mon tapis de yoga. Désormais, je me sens éveillée, prête à recevoir les bienfaits. Je continue à pratiquer seule, sans guide. C’est très introspectif et par moment, je me perds dans les méandres de mes pensées. Je retrouve le chemin, par la respiration.

Après un bon repas et une sieste inopinée, je vais passer l’après-midi avec ma famille. Des instants doux et rassurants. Et au moment de rentrer, je détourne mon chemin pour aller voir le lac. Ni la grisaille, ni la pluie de m’effraie. L’eau est mouvementée et elle joue sa musique relaxante.

Sur mon chemin, je croise un premier ponton en pierre. Au bout de celui-ci, les mouettes font concurrence aux canards. Après quelques minutes d’observations, je continue ma route, en quête d’autres merveilles.

Pendant que je longe la côte, l’eau tente d’atteindre mes jambes en se fracassant contre les rochers. À chaque fois, les gouttes me manquent de peu. Un second ponton en pierre attire mon oeil. Il est recouvert d’une belle mousse verte. Je décide de m’aventurer jusqu’à son bout. Je redouble d’attention, afin de ne pas glisser et parviens jusqu’à la pointe. Je remarque que le vent est levé, le froid frotte mes joues et je range mes mains plus profondément dans mes poches.

Puis, je reviens sur mes pas et continue ma route. Mes pas m’amènent sur une petites plages de galets. Mon regard se porte sur l’horizon, puis sur les vagues roulant dans ma direction. L’écume et sa mélodie m’hypnotisent.

Et pendant que je me déplace, je fixe le sol. La multitudes de formes, de tailles et de nuances m’aspirent. Je me baisse et touche la texture solide et râpeuse des cailloux. Malgré le froid et l’humidité, j’allonge le temps sur cette plage. Je m’extasie devant chaque pierre, aussi banale soit-elle. J’ai la sensation de marcher sur mille merveilles.

Ce n’est lorsque les lampadaires, sur la promenade, s’allument que je décide de rentrer.

Le soir, je vais prendre le temps d’écrire brièvement, mes idées sont brouillons ces jours.

Je vais m’endormir, heureuse d’avoir pu vivre une si douce journée, malgré qu’elle n’ait pas commencé comme je l’aurais souhaité. Comme quoi, il y a toujours de l’espoir.

Jour 62 – Ainsi va la vie

Photo de ramy Kabalan sur Pexels.com

J’ouvre les paupières et autour de moi, la pièce se met à tourner. Je me sens épuisée et ce n’est pas ce que j’attendais après une nuit de sommeil. Malgré la fatigue, je ne réussis pas à retrouver le chemin vers l’endormissement. Dans mes jambes, c’est actif et désagréable. Résignée, je me mets à la verticale, ayant l’impression qu’au creux de mon ventre, c’est une mer agitée qui se déchaine et que sous mes pieds, le sol est prêt à se dérober à tout instant.

Je me prépare une tisane, espérant qu’elle me soulagera. Finalement, a part la chaleur, elle ne m’apporte rien d’autre. Je vais dans le salon et d’un oeil triste, je regarde le tapis de yoga. Je sais à quel point, lorsque ça ne va pas, pratiquer m’aide. Cependant, j’ai l’impression d’être noyée dans toutes les sensations désagréables que mon corps m’envoie. Je prends la décision de garder la séance pour plus tard.

Je m’habille et comme pour conjurer le sort, je me motive à sortir. Je me dis qu’une bouffée d’air frais pourrait m’apporter un peu de réconfort. A chaque mouvement, je ressens le besoin de m’asseoir à nouveau. Entre ma tête alourdie, mes yeux piquants et cette faiblesse générale qui m’accapare, tout en saupoudrant le tout d’une douleur vive dans les jambes, c’est le lot gagnant. C’est habillée, les chaussures aux pieds que j’abandonne. Un peu déçue mais complètement d’accord que tout ce qu’il me reste à faire, c’est le repos.

Alors je m’installe et prend le temps d’écrire. C’est un peu difficile car les mots sont là mais je fais preuve d’une lenteur incroyable. Tant pis, ça me prendra le temps que ça doit me prendre.

A la fin de ce moment, je me motive à aller rejoindre Adriene. Le hasard fait bien les choses car la séance d’aujourd’hui s’appelle Pause et j’ai justement l’impression d’être sur pause. Je centre alors ma concentration sur ma respiration avec les exercices proposés. Doucement, la nausée qui me collait s’atténue. Je suis heureuse d’avoir ce moment de répit.

Le reste de la journée se résume a voir le temps passer. Je n’ai pas la force de bouger ou de faire quoi que ce soit. Je végète. Lorsque je me décide parfois à me lever, mon pouls s’accélère et me fait regretter. Alors, je me couche à nouveau. Je ne ressens pas spécialement d’émotion positive ou négative. Et ainsi, l’après-midi passe.

Vient le coucher du soleil, pour me rappeler une certaine temporalité. Et avec ce rappel, mon appétit endormi s’éveille. Je m’alimente enfin, pour de vrai.

Le soir, je décide de regarder quelque chose et je tombe sur Le guide Headspace de la méditation sur Netflix. Une série proposant de se familiariser avec la méditation et ses techniques. Je me laisse tenter, même si je pratique déjà, en me disant que ça ne me fera pas de mal. Et je ne me suis pas trompée, ce court laps de temps me permet de me relaxer d’autant plus. Et sur cette détente, je décide d’aller me coucher. Je suis fatiguée d’être fatiguée mais je ne peux me languir de ce que demain peut me réserver.

PS: Je me décide à mettre des titres à côté des jours, vous en pensez quoi?

Jour 38

Photo de Daria Shevtsova sur Pexels.com

La fin de l’année approche à grand pas. Je vois mes réserves d’énergie diminuer brutalement, sans comprendre pourquoi.

Je me réveille et reste dans un demi sommeil. Par moment, je saisis ma liseuse. Je n’arrive pas à suivre le récit. Je me sens usée, fatiguée. Je cesse, je la pose et ferme les yeux. Je me repose. La journée s’écoule.

C’est un jour où tous les actes me coûtent le double. Dès que j’ai l’occasion de m’asseoir, je le fais. J’écris à peine. Je mange à peine. Je passe mon tour pour marcher ou faire du yoga. Je vis à peine.

À Contrario, mon humeur est joyeuse. J’ai un peu de mal à percevoir le second degré, je réfléchis moins bien que d’habitude mais au fond, ça va. Je ne me sens pas si mal. J’accepte cette ambiance corporelle. J’avance avec. Je m’endors épuisée. C’est ainsi, je garde l’espoir d’un meilleur lendemain.

Jour 6

Le réveil sonne et je ne veux pas y croire. Je regarde l’heure et je ne peux même pas négocier, je dois me lever. La nuit a été agitée. J’ai le souvenir de m’être réveillée à plusieurs reprises. J’ai trouvé le temps long. Au final, je ne me suis pas véritablement reposé. J’ai du mal à comprendre ce qui a joué en ma défaveur mais j‘accepte mon sort. Je ne suis sûrement qu’une personne parmi tant d’autres à vouloir dormir un peu plus.

Je dois me rendre à un rendez-vous et je saisis l’occasion de marcher. Je m’y rends à pieds, aller et retour. Je suis plutôt surprise par la facilité que j’expérimente dans les mouvements. Je remercie mon enveloppe de me permettre des choses si simples. A mon sens, les plus grandes victoires sont dans les petits actes.

Plus tard, je me mets à écrire. J’ai du mal à me concentrer. Au fond de ma boite crânienne, ça tambourine. Je lutte. Le batteur se rapproche de mes tempes. Il est insistant. Je réunis toute ma volonté pour tenter de l’affronter. Rien n’y fait, ni l’eau, ni les substances que je lui envoie dessus n’ont raison de lui. Il a gagné. J’ai mal à la tête.

Mon dernier joker. Abandonner mes plans et clore mes paupières. Je suis mise sur pause.

A mon réveil, je n’aperçois plus le méchant musicien. Je suis enveloppée dans une chaleur étouffante. Le poids de mon corps a doublé. Je me résigne à terminer mon article le plus rapidement possible. Je n’ai pas envie d’abandonner ou de le bâcler mais je dois admettre qu’aujourd’hui, je lutte. Malgré tout, je reste combattive. Je relis très rapidement afin de ne pas trop réfléchir. La fatigue me rend plus sensible aux doutes. Je dois rendre la confiance que mon corps mérite. Il m’a demandé du repos, c’était un besoin. Pourquoi je me justifie?

J’ai besoin de finir la journée de la manière la plus douce qu’il soit. Adriene m’accompagne encore sur mon tapis de yoga. Je ferme les yeux. J’ai une confiance aveugle en sa voix. J’inspire et la douce odeur de l’huile essentielle de mandarine me réconforte. La pratique est une caresse à mon corps, à mon esprit.

C’est bien suffisant pour aujourd’hui.