Lorsque la sonnerie du réveil vient me chercher, je suis déjà éveillée. Je profite encore quelques instants de la chaleur enveloppante du lit et finis par me lever. D’un pas léger, je me dirige vers mon tapis de yoga. Avant de commencer la pratique, j’observe avec joie qu’il a neigé cette nuit. La ville est tapissée de blanc. J’enclenche la séquence et me mets en mouvement. J’analyse les sensations, je me sens forte. Ma respiration devient plus profonde et je cherche dans mes gestes, une certaine justesse. Cette manière de commencer la journée me permet de réellement prendre conscience de mon corps et de son pouvoir. C’est confiante que je quitte mon tapis.
Après le petit déjeuner, j’attaque la partie administrative de mes obligations. Plus vite c’est fait, plus vite je fais autre chose. Et étonnamment, je balaie ça plus rapidement que je ne l’aurais imaginé.
Ensuite, je décide d’écrire. Assise à mon bureau, une douleur dans le bas du dos se fait de plus en plus insistante. Au départ, je tente de l’ignorer. Puis, je songe à aller marcher car peut-être ça pourra débloquer ce point de tension. Je jette un oeil à travers la fenêtre et m’attarde sur la météo. La neige a repris et l’horizon est brumeux. Par moment, ce sont de gros flocons et à d’autres, presque de la grêle. Je vois les branches de mes plantes vaciller au gré du vent et j’imagine le froid qu’il doit faire. Pour le moment, j’abandonne l’idée de mettre mon nez dehors. Alors pour pouvoir continuer à écrire, je surélève mon bureau et ainsi, j’écris debout. Peu à peu, la tension s’atténue et moi, je peux continuer à profiter de poser les mots.
L’heure du repas me sort de mon texte pour aller préparer à manger. Et puis je passe à table.
L’après-midi, je fais un peu de couture. Je mets la musique et mes doigts s’activent sur le tissus. Je manie l’aiguille et les épingles délicatement et avance ainsi, doucement dans mes projets créatifs. Je suis complètement immergée dans ce moment où mes mains sont occupées et mon esprit est plongé dans un espace sans pensées. Par moment, je fredonne avec la musique. Plus d’une heure s’est écoulée lorsque je lève le nez. À la fenêtre, l’horizon s’est éclairci. Je saisis ma chance. Je prépare un thé, enfile mes bottes de neige et m’enveloppe dans des habits chauds. C’est parti pour l’aventure car j’ai besoin de nature.

Je me dirige vers la forêt la plus proche. A l’orée du bois, je ressens une sorte d’excitation. Le soleil illumine pleinement mon visage tandis que les arbres sont entièrement recouvert de blanc. Tout ça me procure déjà beaucoup de joie.

Le chemin que j’emprunte débute par des escaliers, glacés et enneigés. Chaque pas est un défi à part entière.

Arrivée au sommet, la forêt s’ouvre à moi, comme un cadeau. À cette heure-ci, je suis seule et ce n’est pas pour me déplaire. Il y a une ambiance magique qui se dégage. Le son de la neige qui craquette sous mes pas de velours m’émerveille.

Et le soleil qui tente de m’apercevoir entre les arbres, c’est irréel.

J’évolue dans cette environnement froid, m’arrêtant, ça et là pour observer ce que la nature a à me proposer.

Plus loin, j’atteins un point culminant duquel j’aperçois le lac, timidement. Il est loin mais de son oeil brillant, il m’attire. Je monte sur un tronc enneigé pour mieux pouvoir le contempler. De mon perchoir, j’observe aussi la ville. D’ici, elle paraît calme, en ce milieu d’après-midi. Pourtant, je sais pertinemment qu’elle grouille.

Puis, le froid me surprend et je me remets donc en mouvement. Je profite d’emmagasiner le plus d’air frais possible, comme pour en faire des stocks, près de mes poumons. Et lorsqu’il est temps, je rebrousse chemin. Je repasse sur mes traces et fais mes adieux à ce lieu, si précieux.
C’est avec un sourire permanent que j’arrive à la maison. Je me prépare un thé, pour réchauffer mon corps et vais m’installer confortablement dans le canapé. Naturellement, je saisis mon livre, sentant que c’est le moment propice pour continuer de dévorer ce roman. Et rapidement, je me plonge dans l’histoire. Je reste ainsi jusqu’à ce que le soleil se couche et plus encore.
Après le repas, je savoure encore cette journée. Malgré mes yeux piquants de fatigue ainsi que mon corps, brulant de douleurs, je ne peux m’empêcher d’être particulièrement heureuse et reconnaissante. Sereine, je m’endors.