Jour 18

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C’est une journée qui commence bien, je le sens. Je me prends en main et me dépose sur mon tapis de yoga. Des bâillements m’interpellent avec insitance. Mes muscles sont raides et les mouvements manquent clairement de grâce. Néanmoins, je suis solide. Je fais pleinement confiance à mon corps et j’accepte ses limites matinales. Dehors, le jour n’est pas totalement levé. La ville s’éveille tandis que mon corps se chauffe. J’ai l’esprit calme et concentré. Par moment, les difficultés se font sentir et je suis à deux doigts de relâcher mes efforts. C’est sans compter ma détermination, je suis combative aujourd’hui. Je n’ai pas l’intention de subir et de me laisser faire poliment.

A la fin de ma pratique, je me rends dans la cuisine. J’enclenche la bouilloire. Les bruits du quotidien ont quelque chose d’apaisant. J’écoute le bruit de l’eau qui frétille en attendant le cliquetis qui m’assurera qu’elle est prête. J’ouvre une armoire, saisi une tasse. La matière est lisse et brillante. L’eau envahit le récipient et submerge le thé que j’ai choisi. Les effluves de celui-ci s’envole jusqu’à mes narines. Décidément, c’est déjà une belle journée.

Par la suite, je prends le temps de faire une douche chaude. Mes muscles ont bien travaillé. Je dois les récompenser! A la fin de mon rituel, je me sens prête à vivre pleinement.

J’aborde la thématique de ma reconversion professionnelle. Ce sujet n’est en soit pas simple à gérer, sachant que je ne l’ai pas choisi. Malgré tout, c’est une nouvelle chance d’apprendre et d’élargir mes horizons. Hier, je me sentais totalement perdue. A présent, je suis prête à affronter. J’applique la force cultivée sur mon matelas à ma vie réelle. Je dois lutter pour mes ambitions et mes projets.

C’est une matinée très productive. Je suis plutôt fière de moi.

Le reste de mon après-midi est consacrée à mon bien-être physique. Je me rends chez ma thérapeute.

Le soir venu, dans ma tête, les idées ne cessent de fuser. Il existe tellement de chemins professionnels qu’il m’est difficile de m’en faire une idée définitive. Je continue à me documenter et regarde des conférences. Au bout d’un temps, je me sens satisfaite et je décide de passer à la partie écriture.

L’exercice est périlleux. Pourtant, je dois aussi accepter de retranscrire les mauvais moments. Il est normal d’avoir des périodes plus négatives et les émotions qui les accompagnent. Je ne peux les éluder dans mes écrits car c’est en partie ma vie. Les noter, c’est aussi y faire face.

Et je tiens à faire face à ma vie, à mon passé et surtout: je tiens à être prête pour mon futur.

Jour 16

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Une journée de détente commence par une grasse matinée. Je m’exécute et à mon réveil tardif, les batteries sont chargées de lenteur. Un temps fou m’est nécéssaire pour passer au petit-déjeuner. Le délai de mes actions me permet de savourer chacune d’entre elle.

Une fois que je suis pleinement consciente, je m’atelle à préparer mes cadeaux. En effet, les fêtes de fin d’années approchent! Loin de moi l’idée de surconsommer, je me plais à imaginer ce qui fera le plus plaisir à mes proches. Leur faire un petit clin d’oeil et leur apporter de la joie m’est important. Je suis méticuleuse dans mes plans. Je me réjouis avec impatience de pouvoir avoir leurs réactions.

Cette activité restera la plus productive de ma journée. Par la suite, je me complais dans l’oisiveté. J’apprécie. Pour une fois, je choisis de ne rien faire. Rien ne m’est imposé et je savoure ce calme voulu.

Pour terminer cette journée de relâchement, je fais une séance de yoga. Celui-ci est à l’inverse de mon humeur du jour. Il est tonique. Mon souffle est cadencé. Je suis très rapidement concentrée dans mes mouvements. La posture du chien tête en bas devient de plus en plus naturelle. Mon corps s’adapte avec une rapidité insoupçonnée aux nouveaux gestes que je lui impose. La gratitude m’envahit.

Je termine par de l’écriture. Cela m’apporte de la satisfaction. Je peux vivre une fois de plus mes journées. Et par la lecture, je pourrais y penser encore et encore, pour toujours. C’est comme si je prenais pleinement conscience de mon vécu et que je tâchais de ne manquer aucun détail. J’aime cette vision des choses.

Je retiendrais d’aujourd’hui que je n’ai rien fait de particulier. Et c’était pleinement ce qu’il me fallait pour être heureuse et accomplie. Je ne peux pas toujours être dans l’hyper productivité. Je dois accepter que ce temps me sera rendu demain. Le repos porte ses fruits malgré ce que cette société toujours plus demandante et rapide veut bien nous faire croire.

Jour 15

Hier, je n’avais ni la force, ni le courage, ni rien du tout pour l’écriture ou le yoga. Au même temps, pour arriver à mon bien-être, il me fallait vivre ces émotions et non les cacher sous une activité. C’était nécessaire.

Heureusement, après ce passage fort en émotions, je peux reprendre le cours normal de mon existence.

Le matin, comme d’habitude, je regarde par la fenêtre. Il a neigé. J’ai envie de mettre mon manteau et de me rendre dehors. Une pulsion digne de l’enfance. Malgré la température, ce duvet blanc m’inspire confiance.

Une amie m’accompagne dans cet élan. Nous nous rendons en forêt. Tout est blanc. Nombreux sont les promeneurs. Pourtant, le bruit est étouffé par cet isolant naturel. C’est magique. Chaque pas est révélateur de petits craquements. Les branches sont lourdement chargées. Par empathie et surtout pas jeu, nous secouons les rameaux. La neige s’envole et finit son chemin sur le sol, délivrant les arbres du poids. Nous évoluons avec douceur et assurance dans ce bois que nous ne connaissons pas.

C’est tellement féerique que j’en perds la notion du temps. Je suis encrée dans le présent et je n’en loupe pas une miette.

En rentrant, je me sens simplement heureuse.

Plus tard, je déroule mon tapis de yoga. Je respire avec aisance. L’air froid a nettoyé mes poumons et mon esprit. Je suis précise dans mes gestes et indulgente avec mon corps. La séance se termine et je me sens alignée.

Pour terminer cette magnifique journée, je prends le temps d’écrire. Les mots viennent aisément et s’enchaînent. Je ressens les bienfaits de l’entraînement quotidien. Je constate que composer des textes rentre dans mon quotidien. C’est subtil et encourageant.

Il fait nuit lorsque je m’assoupis avec béatitude.

Jour 13

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Ce matin, je suis d’humeur déterminée. Je me lève et très rapidement, je me mets au travail. Toutes les tâches administratives du jour sont accomplies, en un rien de temps. Je suis productive et c’est agréable.

Je décide d’aller faire le plein d’air et de me dégourdir les jambes. Il ne fait pas particulièrement beau. Je dirais même qu’il fait plutôt froid. Cet température conditionne le rythme de ma marche. Mon pas est rapide. Au fond, je souhaite arriver rapidement en lieu tempéré. Dans la montée, je ne relâche pas la vitesse. Mon souffle s’accélère et mon coeur tape dans ma poitrine. Les sensations dans mes jambes sont anesthésiées par l’air glacial. Je me sens réellement vivante.

Après mon repas du midi, je m’accorde un temps de pause. Je me laisse emporter par des vidéos sur les voyages. Cela m’insuffle des envies. Je me rends compte que de plus en plus de choses me seront à nouveau possible, avec le temps. Je veux même penser que je suis capable de monter sur n’importe quelle montagne, si je le souhaite. Cet escapade ouvre mes horizons et le champ des possibles devient alors infini. Je ne veux plus avoir de limites.

L’esprit aéré, je prends le temps d’écrire. L’exercice devient de plus en plus routinier. Loin d’être lassant pour autant, je trouve mes marques, simplement. Je peine à juger si je progresse ou non, néanmoins, poser tous ses mots me procure une satisfaction particulière. Chaque jour, les événements sont transcrits. Je célèbre chaque action banale de mon quotidien. C’est insignifiant et pourtant, tellement important à mes yeux. Je suis gorgée de gratitude pour cette vie. Ma vie. Je veux garder tous les détails de celle-ci.

Je conclus ma journée par ma pratique de yoga. A la fin, je prends le temps de méditer, avec difficultés. En effet, mes pensées sont incontrôlable. Je prends conscience de demain. Ce sera ma dernière journée de travail. En y songeant, une onde de stress m’envahit. Je suis assez forte: je la saisi, la cache sous mon tapis et vais me coucher.

Jour 12

La matinée passe avec une rapidité dont je n’ai pas l’habitude. J’abats une quantité de travail plus vite qu’à l’accoutumée. Il y a quelque mois, j’aurais pris peur devant la liste de choses à faire. Ce matin, tout me paraît réalisable. L’énergie jaillit à l’infini. Je remarque que je n’ai pas eu ce sentiment depuis longtemps. J’éprouve de la fierté d’être aussi prolifique.

Avant les douze coups de midi, je me change et retrouve Adriene. Elle me propose une pratique douce, au sol. J’ai un peu de mal à focaliser sur l’instant présent. Mes pensées vont de mon inspiration puis se perdent avant d’atteindre l’expiration. Dans ma tête, le reste de mon planning me tourmente. J’ai peur d’être en retard. L’emprise du temps qui passe ne me lâche pas dans cet exercice. C’est aussi ça, le yoga. Ce n’est pas toujours simple de créer cette bulle. Je prends cette session comme un apprentissage de plus pour l’avenir.

L’après-midi, je me rends à mes rendez-vous puis, en rentrant, je m’arrête au bord du lac. Je flâne sans réellement savoir combien de temps durera cette balade. Le vent est levé mais il ne m’abattra pas. J’immortalise la beauté du lieu et range mes doigts au chaud. Les rochers de la digue sont unis et solide. Je m’inspire d’eux. Je me sens mentalement forte et incassable.

Au loin, un homme se baigne dans l’eau glacée. J’admire sa démarche et l’espace d’une minute, j’aimerais me lancer. L’instant de folie passe puis je me questionne. Vit-on vraiment la même réalité? Il fait sacrément froid. Mon étonnement et moi continuons d’avancer. L’horizon est gris, mon esprit est clair. Mes poumons s’emplissent d’un doux bonheur.

Je passe le pas de porte et la nuit tombe. Mon esprit est apaisé et mon corps est épuisé. Finir la journée s’annonce compliqué.

Une personne qui m’est proche m’apporte une surprise. Je suis touchée et l’espace d’un temps, j’oublie la souffrance. L’amour de mon entourage a un pouvoir sans limite, à l’instar de mon corps. J’ai des décharges dans les mains et envie de vous écrire. Je me munis de mon ordinateur puis me rends compte que ça n’en vaut pas la peine. Je dois savoir faire la part des choses et accepter lorsque ce n’est pas possible. Je vais me reposer et j’écrirais de plus belle, demain.

Jour 11

Je me réveille avec facilité et me retrouve très vite devant la fenêtre. Dehors, le paysage a changé. Les bâtiments sont les mêmes, dans la forme, pourtant, un détail attire mon oeil. Les toitures sont blanches. J’observe attentivement la ville et les campagnes environnantes. Un émerveillement naît en moi. De la neige pour un premier décembre, je trouve ça phénoménal. Il est encore tôt lorsque j’observe cet or blanc et je profite d’enregistrer ces images dans ma mémoire. J’ai conscience de l’éphémérité de cette première tombée. Dans une poignée d’heures, les trottoirs seront simplement mouillés. Il ne restera aucune trace de cette magie de la nature.

La tête remplie d’image poétique, je me rends au travail. C’est une courte journée qui se déroule bien.

En rentrant, je m’installe pour écrire. Je transpose les mots sur le vécu d’hier avec aisance. La journée a été tellement marquante par ces difficultés que je ne peux les oublier si facilement. Ma créativité jaillit sans peine et me satisfait.

En dernière partie de journée, je retrouve mon rendez-vous quotidien. J’allume une bougie, déroule le tapis et enfile des vêtements confortables. Cette nouvelle habitude s’encre chaque jour un peu plus dans ma vie. Aujourd’hui, j’ai l’impression que mes intestins sont noués. J’ai dû mal ranger tous ces tuyaux en me levant ce matin. Cela procure une résistance dans mes inspirations et surtout à l’expiration. Je force du mieux que je peux pour tenter de dénouer ce sac de noeuds. Je suis tellement focalisée sur ma respiration que je note à peine les tremblements dans mes cuisses. Ce moment de yoga centré sur mes sensations passe toujours plus vite.

Cette nuit, je m’endors accomplie de ce quotidien rassurant et nourrissant.

Jour 10

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J’entame la semaine des dernières fois. Au travail, à chaque geste, je conscientise que c’est le dernier dans son genre. Une ultime ligne droite qui a un goût particulier. Je veux donner le meilleur de ma personne, si bien que je ne fais pas les choses à moitié. J’apprécie offrir cette qualité de travail qui me qualifie, pourtant, le revers de la médaille m’attend déjà.

Je rejoins mon chez moi, chargée. Dans ma tête, un marteau bat la mesure contre une enclume, frappant au passage mon esprit. Mon corps pèse plus lourd qu’à l’accoutumée et mes jambes sont tristement crispées.

J’ai patienté toute la journée pour rejoindre ma natte de yoga. Le chemin va être sinueux jusque-là.

Une lutte débute. Mes douleurs sont non-négociables. Elles imposent leurs convictions et leur rythme. Une décharge de fatigue finit par m’achever. Je lâche mes espoirs et m’allonge. Je ferme les paupières. Un bal de cogitations commence. Je comprends l’importance du repos. Parfois, sans le savoir, je l’ai trop appliqué. A la différence d’une sorte de flemmardise, ces derniers mois, j’étais en pause. Comme si le repos allait changer quelque chose à mes atteintes. J’ai beau savoir que c’est incurable, mon inconscient continue d’y croire.

J’ouvre les paupières. Un choix se pose devant mes yeux. Soit, je reste allongée et ma journée aura ressemblé à du travail puis du sommeil; soit, je me lève et entreprend de faire une activité pour mon plaisir. J’accepte rapidement la seconde solution. Soulager mes douleurs par le repos n’est pas suffisant. Je dois aussi préserver mon mental de ce repos. Aujourd’hui, ma santé morale prime sur ma forme physique qui ne changera pas.

Je m’asseye sur le tapis et je m’aperçois que la vidéo annonce une durée de trente-six minutes. Ma motivation étant déjà fortement impacté, décidément, ça ne s’arrange pas. Un commentaire atteste ne pas avoir vu le temps passer. J’appuie sur play pour me faire ma propre idée. Je suis concentrée sur ma respiration et mes postures. Je vérifie les alignements. Je prends note de mes ressentis. L’énergie parcoure mon corps de part en part. J’observe avec indulgence mes difficultés.

Je dois admettre qu’il avait raison. Je n’ai pas vu une seconde défiler. Ce moment est hors du temps, au delà de mon corps.

Après la session, je suis mentalement nourrie. Malheureusement, au moment où je reprends entièrement possession de mon enveloppe corporelle, les afflictions reviennent avec. La lutte reprend. L’envie de m’enterrer dans l’inaction me saisit encore plus fort qu’auparavant. Je reste allongée sur le sol. J’attends que le temps passe, dans cet inconfort. L’idée d’un bain ainsi que de ses bénéfices me font de l’oeil. Je perds un temps fou à me lever. Présentement, il m’est difficile de célébrer la lenteur. Elle m’est imposée et ça ne me plaît pas.

Après ce bain, je me félicite de m’être autant fait violence. Une épaisse couverture m’abrite, dans le canapé. Je suis en lieu sûr pour écrire. Il m’est difficile de rédiger l’article. Le thème ne coïncide pas avec mon humeur. Une rage bouillonne au creux de mon estomac. Ces dernières vingt-quatre heures, je n’ai pas cessé de lutter pour aller au bout de mes envies. Malgré tout, je constate que je n’ai pas abandonné. Je n’ai pas dit mon dernier mot.

Jour 9

Avec encore plus d’entrain qu’hier matin, je me retrouve très vite sur mon tapis de yoga. De bon matin, c’est agréable. Je décide même de reprendre une ancienne playlist d’une vidéo par jour d’Adriene. Pour les trente prochains jours, nous savons ce qu’il va se passer sur mon tapis. Cet accompagnement virtuel m’enchante et me rassure. Malgré que les mouvements ne soient pas simples, je m’exécute sans jugements. J’éprouve une gratitude sans fin d’être en mouvement.

Je me sens épanouie. Cela résume ma journée. Les jours précédents m’ont permis d’emmagasiner une énergie mêlée de sérénité. Je me sens à la fois calme et débordante. J’ai les pieds sur terre et ma tête s’envole au milieu des étoiles.

Je profite de cet état pour préparer des cookies. J’aime cuisiner. D’autant plus, lorsque j’ai en tête de partager avec mes proches. Je leur transmets ma bonne humeur par ces douceurs. Les sourires que je récolte me remplissent encore plus.

La journée passe à une vitesse folle.

Je me sens alignée et c’est le plus important. Désormais, c’est tout ce qui compte.

Bon, je vais me chercher un de ces galets magiques.

Jour 8

Ce matin, je me lève avec un élan surprenant. Le corps et l’esprit ne font qu’un. Je mets un pied sur mon tapis de yoga. Jusqu’à maintenant, je me dirigeais vers des séances douces. Le défi d’aujourd’hui est d’avoir une pratique plus conséquente physiquement, pour moi. Je me lance.

J’observe les changements de mon corps. Autrefois, la posture du chien tête en bas n’était qu’une formalité. Aujourd’hui, je ressens chaque muscle. Mon corps tout entier tremble. Il y a quelques mois, j’aurais ressenti de la frustration de ne plus y arriver. Mon regard a changé. Je suis heureuse d’avoir encore ce corps. Je dois l’honorer, avec tout ce qu’il a enduré. Nous sommes une équipe et désormais, je suis là pour le soutenir. J’ai la chance de pouvoir encore essayer de me fabriquer une musculature fonctionnelle. Je dois la saisir.

Par la suite, je vis une journée productive. J’avance plusieurs projets personnels. Je suis enjouée. C’est une magnifique journée.

Je termine ma journée en allant me balader avec une amie qui m’est chère. Nous déambulons dans la ville. L’air est glacial. Le festival des lumières est beaux. C’est féérique. Sur les façades, les couleurs s’entremêlent. J’ai les yeux remplis de belles images, le coeur remplis de chaleur. Je suis aux anges.

Au moment venu, je m’endors avec toute la confiance du monde.

Jour 4

By Thirdman

Aujourd’hui, je commence ma journée par un rendez-vous médical. Je vous passe les détails. Il n’y a rien de pertinent jusqu’au moment où la médecin me parle du seul traitement possible pour me soulager.

L’activité physique régulière.

En me proposant cela, elle ne se doute pas à quel point elle conforte mes idées. Cela peut sembler idiot car nous entendons partout que le sport est important. Je le savais autrefois. Pourtant, j’ai le sentiment que c’est un signe de je-ne-sais-quelle bonne étoile veillant sur moi. Je suis peut-être folle. C’est comme si je recevais une validation magique de mon objectif. Un encouragement de la vie.

Je sors du cabinet le coeur confiant. Tout le négatif est balayé par cet imperceptible incitation à agir.

Je me rends sur mon lieu de travail. Je fais ce qu’il faut, ni plus, ni moins.

En rentrant chez moi, je ressens le poids de la fatigue. Il tente de m’aspirer vers les profondeurs de l’inaction et du temps perdu. Je résiste. Je décide de reprendre l’écriture, une fois de plus.

C’est étrange comme au début de chaque session, je bégaie par écrit. J’ai du mal à trouver le bon mot. La virgule m’échappe et ça ne donne rien. Les bruits m’entourant sont plus forts que mes propres pensées. J’ai du mal à réellement me concentrer sur mon clavier. J’insiste. Je colle ensemble plusieurs lettres. J’ajoute des espaces par-ci, par-là. Soudainement, une bulle se forme. Elle est opaque et juste assez grande pour m’abriter. Mon cerveau fait le vide et l’alphabet se met à danser. Mes doigts tiennent la cadence tant bien que mal jusqu’au point final.

Je suis satisfaite. C’est le plus important.

A ce stade, je suis réellement heureuse mais épuisée. Je me rends sur mon tapis de yoga avec peine. Je déploie mon corps doucement. Je sens que je ne peux pas trop lui en demander. Il m’a déjà permis énormément de choses pour une journée. Pour lui montrer ma gratitude, je masse le dessous de mes pieds. Mes doigts pressent avec conviction. Je prends le temps d’inspirer. Mes épaules ont aussi le droit à un massage. J’expire.

En me levant, j’ai l’impression que la fatigue à laissé place à la quiétude.

Je vais me coucher, heureuse.