Récit de vie – 13. L’impatience

Avant de lire ce qui suit, je te propose, si tu ne l’as pas déjà lu, d’aller jeter un oeil aux chapitres précédents.

Chapitre 1 – Ma vie d’avant

Chapitre 2 – La première fois

Chapitre 3 – Le déni

Chapitre 4 – Carnet de santé

Chapitre 5 – La descente

Chapitre 6 – Le monde bienveillant de la médecine

Chapitre 7 – Ma nouvelle étiquette

Chapitre 8 – Dans ma peau

Chapitre 9 – Il a dit stop

Chapitre 10 – Ma thérapie

Chapitre 11 – La vie continue

Chapitre 12 – Coupable

Bonne lecture!


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Pendant ce temps, en janvier 2020.

J’avais l’habitude de commencer chaque nouvelle année dans la joie et l’impatience de réaliser tout un tas de projets. Encore une habitude à mettre au placard. 

En entamant cette année, je n’ai ni projet professionnel particulier, ni défis personnels à relever. L’unique chose que j’ai en tête, c’est la survie.

Je pense que survivre résume bien le mois que j’ai passé. Il n’y a que dans nos calendriers que quelque chose a changé. Dans mon carnet de santé, rien a bougé. Je dirais même plutôt l’inverse. Cela s’est encré encore plus profondément dans mon quotidien. Ma vie est vite résumée à aller travailler, à un taux ridicule, en serrant les dents puis, réussir à trouver la force d’effectuer le nécessaire pour vivre. Je parle du strict minimum. Je me fais à manger avec difficultés et parfois cela me prend une demie heure pour éplucher une carotte. Après l’effort d’une douche, je suis souvent prête à dormir. Mes sorties et loisirs sont pour me rendre à la pharmacie ou chez le médecin. Mes relations sociales se déplacent jusqu’à mon appartement et elles sont rares. Ces constats sont déprimants. À la maison, j’occupe mon esprit de séries et de livres. Et parfois, je n’ai pas la force, je m’allonge simplement. J’attends que l’épuisement passe. Peut-il passer?

Cette lourde masse pèse sur mon corps. Elle est désormais comme une seconde peau. J’ai l’impression de vivre dans une nouvelle enveloppe charnelle. Elle m’est étrangère et m’envoie un tas de sensations que je n’avais jamais ressenti auparavant. Je n’avais jamais autant consciente de mon corps avant tout ça.

Autrefois, je ne me rendais pas compte la force dont j’avais besoin pour me servir un verre d’eau, à l’aide d’une bouteille. Autrefois, ouvrir les stores était une course contre la montre, j’essayais chaque jour de battre un nouveau record. Autrefois, je galopais dans mon appartement avec aisance. 

Autrefois, je n’avais pas besoin de ressentir chaque mouvements comme un terrible événement.

C’est dans les courtes journées de janvier que l’espoir d’aller mieux se perd. C’est dans cet engrenage de douleurs continuelles que ma positivité faiblit. 

Le coup de grâce m’a été asséné par ma directrice, deux jours avant la fin du mois. Nous travaillions ensemble, sur un projet et à la fin de celui-ci, elle me parla de ma situation. Elle m’expliqua qu’il était difficile pour elle d’avancer en ne sachant que d’un mois à l’autre pour mes remplacements. Elle me décrivait la situation comme inconfortable pour tous en me donnant divers choix. Je pouvais convenir avec elle pour baisser mon taux de travail, de manière fixe. Ou bien, voir avec mon médecin pour qu’il me dise sur du long terme, dans combien de mois je pouvais espérer un rétablissement. Bref, elle me mettait un ultimatum. J’ai tant redouté que ce jour arrive que je ne m’y attendais plus. La deadline, c’est mon prochain rendez-vous médical.

Cette conversation m’a laissée sans voix. Après celle-ci, j’ai rejoins mes collègues. J’ai fait comme si rien ne s’était passé. 

La vérité, c’est que je ne dors plus aussi bien depuis la nouvelle. Je suis anéantie. Ma pathologie a encore franchi un cap bien trop concret. Je ne peux plus revenir en arrière. 

Je me suis mise à imaginer plusieurs scénarios.

Évidemment, j’aimerais pouvoir avoir le choix de baisser mon pourcentage afin de ne déranger personne avec ma santé défaillante. En plus, je ne me sentirais plus sous pression de devoir absolument guérir vite.  J’aimerais sincèrement. Malheureusement, je n’ai pas les fonds financiers nécessaires. La vie est chère et les médecins aussi. 

Cette option est caduque.  

Ensuite, si mon médecin était magique au point de pouvoir prononcer la date de fin de ce cauchemars, ce serait déjà chose faite.

Je ne sais pas trop si ma directrice a eu conscience pendant une seconde que la première a en souffrir, c’était moi. J’ai non seulement tous les symptômes, en plus de la pression de mon travail, de la pression que je mettais toute seule et tout le reste. J’ai le ticket gagnant que personne ne veut. Et je comprends que je ne suis pas rentable pour elle. J’aurais aimé un peu plus de tact. Depuis cette discussion, je me sens sur un siège éjectable. J’avais déjà du mal à m’investir dans mon travail mais là, c’est l’envie qui en prend un coup. Et quelque part, je comprends aussi sa position délicate dans cette histoire.

En cogitant, j’ai souvent eu la pensée que si je perdais mon emploi, c’était le début d’une catastrophe. Cela allait engendrer tellement de choses négatives. Je ne vais pas étayer tous les plans possibles car ils sont déplorables. 

Et j’ai vite repris le dessus grâce à mon médecin. Je crois que c’est la première fois où il m’apporte quelque chose de positif. 

Lors du fameux rendez-vous, je lui ai expliqué l’état alarmant dans lequel je me trouvais. Il a été à l’écoute et comme à son habitude, très optimiste. Je ne suis pas d’accord avec tous ces propos. Je ne suis pas convaincue que je vais guérir de si tôt ou que tout va bien aller. Cependant, il m’a dit de défendre ma cause auprès de ma supérieure. Il m’a fait comprendre que je baissais les bras, comme si tout était déjà perdu. Cela ne me ressemble pas. 

Je dois continuer à me battre et temporiser la situation avec elle.

Il faut que j’aille la voir et lui expliquer que certes, je suis d’accord avec elle, la situation n’est pas confortable. Il faut qu’elle sache que j’aime cet endroit, que j’aime mon travail et que j’ai beaucoup à apporter. Il faut qu’elle me laisse une chance, un temps de plus. Admettons aussi qu’au lieu d’être tombée malade, je sois tombée enceinte. Ah non, ma comparaison est maladroite car dans le cas d’une grossesse, ce n’est premièrement pas une maladie et deuxièmement, nous avons tous une idée de comment cela se passe en terme de délai. Je n’ai pas la date de fin de toute cette histoire et je ne suis même pas sûre qu’elle existe.

Bref, l’entretien est fixé au deuxième jour de février. Je ne vais pas me laisser faire. Je dois survivre.


À toi qui lis ça, je te remercie du fond du coeur d’avoir pris ce temps. Prends soin de toi.

Lili

Récit de vie – 4. Carnet de santé

Avant de lire ce qui suit, je te propose, si tu ne l’as pas déjà lu, d’aller jeter un oeil aux chapitres précédents.

Chapitre 1 – Ma vie d’avant

Chapitre 2 – La première fois

Chapitre 3 – Le déni

Bonne lecture!

PS: J’ai beaucoup hésité à partager tout ces détails. Néanmoins, je crois qu’ils peuvent finalement réellement t’aider à te mettre dans mes chaussures et comprendre comment j’ai vécu les épreuves que je te décrirais par la suite…


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Je trouve important d’aborder ma vision de la santé, avant que toute cette histoire me tombe dessus. Et plus précisément mon point de vue sur ma propre santé. Donc, de manière très chaleureuse, je vous invite à faire un saut dans mon carnet de santé. Bienvenu, installez-vous. Servez-vous un thé, un café, ce que vous voulez. Je veux que vous soyez à l’aise durant ce bilan.

C’est parti.

Je suis née avec de l’eczéma sur une bonne moitié de mon corps. Si vous ne savez pas ce que c’est, c’est une maladie qui touche la peau. Pour vous la décrire de mon point de vue, je trouve que l’étymologie du mot fait bien le travail. Cela viendrait du grec et la traduction serait entre l’ébullition et bouillir. Je pense que vous avez compris la métaphore. Ma peau est similaire à l’eau chaude, dans la casserole, juste avant d’y plonger une poignée de pâtes.

Et ce depuis toujours. À certaine période, la maladie se fait discrète. À d’autres moments, j’ai été privée de baignade à la piscine car le chlore est trop agressif. Pas tous les jours évident et encore aujourd’hui, j’apprends à partager mon corps avec. Néanmoins, je ne me suis jamais sentie gênée par les poussées. Je n’ai rien connu d’autre, à vrai dire. J’ai appris à composer avec les caprices de ma barrière cutanée et n’ai jamais eu la sensation d’être très différente des autres.

La deuxième chose avec laquelle j’ai toujours plus ou moins vécu c’est une digestion capricieuse. Beaucoup de maux de ventre, et de troubles intestinaux divers et variés. Et là aussi, c’était tellement normal pour moi que je n’avais pas conscience de ce qu’était une normalité digestive, si je peux dire ça ainsi.

Je m’étais accoutumée aux caprices de mes viscères. Surtout qu’il faut avouer que dans notre société, parler problèmes digestifs, c’est pas beau, ça se fait pas. Alors je n’ai jamais eu l’occasion de me rendre compte que quelque chose clochait, ou alors, je ne voulais pas voir… Qui-sait?

Néanmoins, quelques mois avant que la maladie ramène sa valise, j’ai vécu une grande peur. J’étais en vacances, avec des amis, au ski. Et ma digestion a déclaré la guerre, enfin plus que d’habitude. Je vous passe les détails les plus adorables mais j’ai réellement cru que mes organes ne fonctionnaient plus. J’ai eu l’impression de mourir alors j’en ai parlé autour de moi. C’est ainsi que j’ai compris que je n’avais jamais eu un système dans la norme.

J’en suis arrivée à ne plus savoir quoi manger. Rien ne convenait à mon corps. Moi qui avait toujours apprécié manger, je redoutais maintenant le moment d’avaler un morceau. C’était devenu autant inquiétant pour moi et mes proches qui voyait mon corps s’amincir.

C’est alors que, je suis allée chercher de l’aide. Je me suis dirigée vers une gastro-entérologue, dont je garde un bon souvenir. Après analyses, elle m’a appris que j’avais le syndrome de l’intestin irritable, ou bien le syndrome du côlon irritable et en anglais ça donne, irritative bowel syndrome. C’est reparti pour le cours de science. Je vais vous la faire courte: c’est une affection chronique qui implique des désagréments digestifs variables et propre à chaque personne. Les crises sont déclenchées par le stress, les vêtements trop serrés, l’alimentation et des fois pour rien. Une pépite.

J’ai ressenti énormément de soulagement avec ce diagnostique. En effet, il me permettrait de pouvoir enfin trouver un peu de répit. Et ça expliquait tellement de choses. J’étais tellement contente de comprendre mieux le fonctionnement de mon corps et de savoir comment répondre à mes besoins. Pour m’aider, j’ai deux traitements quotidiens. Le premier est médicamenteux tandis que le second, c’est mon alimentation. J’ai tout changé. C’est un peu strict comme mode d’alimentation mais néanmoins, il me permet de gérer un peu mieux les crises. C’est pas magique mais je vis bien mieux que depuis toujours, de ce côté-là en tout cas. Alors bon, je ne suis pas la bonne personne à qui offrir des chocolats ou à inviter à dîner mais ce n’est pas bien grave. L’équilibre retrouvé est un pur bonheur.

Et comme nous sommes dans le sujet des restrictions, je vous annonce que j’ai un joli terrain. Allergique, bien évidemment. Aussi vaste qu’un champ! Des chats aux acariens, les pollens, en passant par les fruits de mer, les oléagineux ainsi qu’à qu’à la plus part des fruits et des légumes présents sur votre liste de courses, le samedi matin. 

Le débat n’est pas de savoir s’il y a un dieu* ou pas quelque part, la vraie question est: si quelqu’un joue avec les humains sur la terre comme je joue au sims. Cette personne a dû penser que je manquais de défis. Quelle belle idée. Parce que je dois vous avouer que lors de mon changement d’alimentation, ça n’a pas été simple d’enlever encore une part de ce que je pouvais manger. Aujourd’hui, je m’en accommode plus facilement, mais ça été un réel apprentissage.

En tout cas, malgré tout ce bagage, je me pensais en bonne santé. De mon point de vue, tant que je pouvais rire, courir, sauter et sourire: tout allait bien. Finalement, je me suis toujours adaptée. Alors oui, j’ai plus de difficultés à faire mes repas au vu de mon estomac et des allergies mais j’aiguise ma créativité culinaire. Les possibilités sont infinies! J’ai toujours accepté les défis que la vie me réservait et chaque jour, je les relevais, sans broncher… Enfin, c’était avant tout ça, vous vous en doutez.

Je pense que désormais, vous avez une belle image de ma santé. J’insiste sur un seul point. Certes, j’ai toutes ces affections mais, au delà de ça, je me sentais bien. Une jeune adulte en plein apprentissage de la vie. Je considérais réellement ma santé comme bonne. Je savais vivre avec tout ce petit monde et même si parfois, nous avions des querelles, cela se passait bien. Je me sentais libre.

Les moments les plus désagréables, c’était surtout dû au regard des autres. Malheureusement, j’ai souvent pu entendre de la stupéfaction et de la pitié. Et je ne compte pas le nombre de: «Je ne sais pas comment tu fais». La réponse magique que je n’ose jamais donner par respect est que si je ne le fais pas, je ne survis pas. C’est aussi simple. Et je n’ai surtout pas le choix. J’espère que tu n’as pas ressenti de malaise ou de pitié, car ils n’ont pas lieu d’être.

Alors s’il te plaît, je t’ai laissé rentré dans l’intimité de mon dossier de santé, je te prie de ne pas le juger. Garde à l’esprit que j’avais tout pour mener une vie heureuse, comme j’ai pu te la décrire auparavant.

Vous avez remarqué? Je n’ai tellement pas l’habitude de déballer tous ces détails que je me suis permise de vous tutoyer, comme si nous étions devenus intime. Navrée.

Maintenant que tu vous savez d’où je viens, en terme de santé, nous pouvons avancer vers la destination finale.

*Je tiens à préciser que je ne veux offenser personne et que si c’est le cas, je m’en excuses. La question de la religion reste propre à chacun et je n’émets aucun jugement.


PS: Je te remercie de me lire et promis, la suite arrive bientôt!

Récit de vie – 2. La première fois

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Avant de lire ce qui suit, je te propose, si tu ne l’as pas déjà lu, d’aller jeter un oeil aux chapitres précédents.

Chapitre 1 – Ma vie d’avant


Maintenant que vous avez le contexte, il est peut-être temps d’entrer dans le vif du sujet, à savoir, comment cela a commencé. Je menais la vie dont je vous ai parlé. J’étais confortable. J’avais quitté le nid familial depuis plus d’une année, j’avais un chez moi douillet, je préparais une course de dix kilomètres dans ma ville, un chéri, une famille, des amis, bref. Tout allait bien, un long fleuve tranquille se préparant dans l’ombre, en torrent. 

Seule ombre au tableau, je changeais de lieu de travail. En effet, je n’étais plus en accord avec les valeurs de mon ancienne direction. Soleil dans le tableau, j’avais trouvé une place vacante, qui me semblait parfaite. Donc un changement professionnel, certes, mais plutôt maîtrisé et voulu.

Trois semaines après ma fameuse course, la maladie ramenait sa valise pour établir une colocation. Sans mon consentement préalable. Sans que je ne l’aperçoive, elle et ses cartons.

C’était un samedi soir, banal. J’ai toujours la date en tête, le week-end du 25 et 26 mai 2019. J’avais passé une journée au bord du lac, avec une amie puis je m’étais préparé un repas pour finalement m’installer devant mon ordinateur. J’allais jouer aux jeux vidéos, merci frérot. Après quelques parties, j’ai ressenti le besoin de me rendre au toilette. À ma grande surprise, je ressentais des douleurs dans les deux jambes. De manière diffuse, entre la crampe et la courbature. Une drôle de peinture. Je n’ai pas été affolée par la situation. J’ai simplement pris l’initiative d’avaler un anti-douleurs et me suis vite rassurée. Une nuit de sommeil et l’affaire serait vite oubliée. Je m’étais bien remise de ma dernière course et j’étais globalement en bonne forme.

Mauvaise surprise: l’affaire a continué.

Le lendemain matin, à mon réveil, je suis simplement tombée de mon lit. Encore dans le coton du sommeil, je n’avais pas présagé qu’au moment où j’allais mettre mon poids sur mes jambes pour me lever, mes jambes allaient… prendre leurs jambes à leur cou. C’est arrivé très vite. Je me réveille. Je me mets debout. Échec. Douleurs. Incompréhension. Deuxième tentative en me tenant aux murs et meubles. Douleurs, douleurs, douleurs. Sans tomber cette fois-ci. Mon objectif: me rendre au petit coin. Je m’effectue, tant bien que mal. Après ma petite affaire, je retourne péniblement dans mon lit, comprenant que les problèmes de la veille ne se sont de loin pas réglés et même pire, ils ont empiré. Je n’ai pas perdu de sensations dans mes jambes, c’était même plutôt tout l’inverse. De mes orteils jusqu’en haut de mes cuisses, tous mes muscles étaient tellement crispés que j’avais deux bâtons bien rigides à la place des jambes. Lorsque je souhaitais plier mes genoux, l’effort était tellement conséquent que mes muscles lâchaient pour me faire atterrir au sol. Tous mes mouvements étaient entravés et fastidieux.

Ni une ni deux, j’ai avalé un fruit, me suis habillée tant bien que mal et direction les urgences, péniblement.

Je vous passe les détails de l’attente, un dimanche aux services des urgences hospitalières et je passe directement au verdict. Finalement, pas vraiment de verdict. Et spoiler alert: C’est le premier d’une longue lignée. Le médecin que j’ai vu m’a expliqué qu’il ne pouvait pas dire ce qu’il m’arrivait. Malgré les prises de sang et autres tests. Il pouvait constater que mes muscles des deux jambes étaient contracturés des orteils aux cuisses. Il ne pouvait pas dire pourquoi. La seule supposition qu’il m’ait laissé était qu’ayant des troubles digestifs, il était possible que j’aie des carences, dont en magnésium. Je suis donc rentrée bredouille ou plutôt clopin-clopant avec mon magnésium et des antidouleurs sous le bras. Et bien évidemment quelques minces jours de repos et sans que je le sache, accompagnée de ma nouvelle colocataire.

Je dois souligner que je parle d’elle comme d’une colocataire, mais à ce moment-là, j’avais simplement le sentiment de m’être blessée, de manière banale et que j’allais me soigner. Qu’il y avait un problème et une solution. J’imaginais encore que j’étais comme invisible, que tous les bobos avaient un remède.

Dès ce jour-là, nous pourrions plutôt comparer ma colocataire à une personne malveillante tapie dans l’ombre de ma vie.


PS: Je te remercie de me lire et promis, la suite arrive bientôt!

Récit de vie – 1. Ma vie d’avant

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Pssst, viens par ici!

Je dois te dire que je me sens enfin prête à te partager quelques secrets.

Je m’explique.

Durant l’année 2019, j’ai vécu une descente fulgurante vers la maladie. À ce moment précis, j’ai entrepris d’écrire ce que je traversais car je ressentais le besoin de poser mes maux. L’écriture m’a beaucoup aidé à extérioriser mes émotions et à digérer les épreuves. J’ai écris plusieurs chapitres, retraçant mon histoire, dès les premiers symptômes jusqu’au diagnostique final. Aujourd’hui, je me décide à le partager car ces états par lesquels je suis passée, je sais que je ne suis pas la seule. J’aurais aimé, à l’époque, pouvoir lire un récit comme le mien. Néanmoins, je tiens à prévenir que parfois, mes mots peuvent être crus. J’ai pris la décision de ne rien modifier, pour ne pas édulcoré ce que j’ai ressenti. Alors, je me permets de te mettre en garde, par moment, il se peut que ça ne soit pas joyeux. Cependant, ne t’en fais pas, à l’heure actuelle, j’apprends à vivre avec tout ça et je me sens beaucoup plus apaisée. Nous pourrions presque conclure par une happy end. Sur ce, bonne lecture, si tu oses.


Chapitre 1 – Ma vie d’avant

Je ne suis pas arrivée du jour au lendemain à la conclusion défaitiste que je ne guérirais pas de si tôt. Pour le comprendre, je pense qu’il est nécessaire que je parle de ma vie d’avant. Si vous pensez que je dramatise en scindant ma vie avec un avant et un après, je vous comprends. J’aurais aimé dramatiser. Ma vie n’est plus la même et ce n’est pas une lamentation mais un fait. Décrire la personne que j’étais avant, me paraît pertinent car nous ne nous connaissons pas. D’ailleurs, enchantée, je m’appelle Lili, j’atteins bientôt le quart de siècle et j’ai deux trois choses à vous raconter. 

Je n’ai pas la prétention de pouvoir écrire une autobiographie de ma vie vu mon manque d’expérience. Du haut de mes 24 ans, je n’ai pas encore d’histoires rocambolesques à vous raconter. Je n’ai pas escalader l’Everest et je n’ai pas fait d’études grandioses.

J’ai néanmoins eu une belle enfance, empreinte de rire, d’une famille affectueuse et d’amis. Je ne peux que remercier mes parents pour le cadre dans lequel j’ai grandis. Je me suis épanouie dans de nombreux loisirs, allant du théâtre à la danse classique,  tout en faisant partie d’un groupe de gymnastique durant plus de dix années. J’avais la bougeotte depuis toute petite et n’en parlez pas à mes parents, à moins d’en avoir le temps.

J’ai toujours aimé lire et apprendre malgré que parfois, j’eus des difficultés à l’école.

J’ai un grand frère. J’ai grandi avec la pensée magique que nous avions été ensemble dans le ventre de ma maman mais qu’au moment de la naissance de mon frère, j’avais préféré rester au chaud près d’elle. J’ai donc patienté cinq longue année avant de décider d’en sortir, selon moi. Mon frère m’a transmis le goût des jeux vidéos et de la musique. J’eus la chance de pouvoir le regarder jouer durant des heures ainsi que de découvrir Eminem dès mes sept ans. Et nous avons passé plusieurs après-midi inoubliables, à courir, une arme de paintball à la main. Et ce jusqu’il y a encore peu de temps. C’est tout ce que vous devez retenir.

Je peux aussi dire que j’ai hérité d’un joli bagage artistique. Mon père a peint durant de nombreuses années et ma mère adorant bricoler, peindre ainsi qu’inventer. J’ai donc moi-même beaucoup dessiné, peints et bricolé. J’ai toujours eu énormément d’imagination et je me plaisais dans la créativité.

Une de mes activités favorites, encore aujourd’hui, c’est de passer du temps à l’extérieur. Enfant, accompagnée de mes mes voisins, nous jouions durant des après-midi entières jusqu’à ce que nos parents nous appellent à table, par le balcon. Nous faisions du vélo, des cabanes, des courses poursuites. La belle vie. La nature était déjà importante à mes yeux. J’aimais passer du temps dehors, et je ne vous parle même pas de me baigner! Un vrai poisson dans l’eau, que ce soit à la piscine de l’école ou bien, durant les week-ends avec mes parents, au bord du lac. Et sans rentrer dans les détails des étés, à la mer. Bref, une magnifique enfance qui formait l’adulte que je deviendrais. 

Et mon adolescence? De mon point de vue, je n’ai pas eu une adolescence relativement compliquée. Certes, il y a eu des hauts et des bas ainsi que des disputes avec mes proches. Rien d’extraordinaire, pas de fugues ou de je-ne-sais-quoi. Par contre, c’est à l’adolescence que mon goût pour l’écriture s’est prononcé. Une petite graine qui a bien germé depuis. J’ai toujours eu la chance d’être entourée d’ami(e)s sur qui je pouvais compter ainsi que d’une famille aimante.

J’ai le souvenir qu’à l’adolescence, ce qui revenait le plus à l’école, c’était la question de l’avenir et de trouver sa voie professionnelle. J’ai le sentiment que mes camarades et moi étions harcelés et stressés par nos professeurs quand à notre futur. Avec le recul, je me rends compte que je ne comprenais pas ce qu’il se jouait. Je n’ai pas eu un objectif de carrière qui ait résisté à l’âge adulte. Je crois qu’étant jeune, je voulais être vétérinaire. Oui, parce que je ne vous ai pas parlé de ma passion pour les animaux, en particulier, les chiens. J’ai eu beaucoup de posters, de peluches et deux vraies boules de poils. Bref! En grandissant, vétérinaire tombait à l’eau car je suis très vite devenue allergique aux chats alors ce n’était pas très pratique. Plus tard, ayant été contrainte par le programme scolaire à me chercher un stage d’une semaine, je m’essayais au métier de fleuriste. J’ai gardé un très bon souvenir mais je n’y ai pas vu mon avenir.

C’est en arrivant au gymnase, (au lycée pour les français), en devant choisir ma voie d’études que je compris mon attrait pour le domaine social. J’ai choisis de passer un diplôme et une maturité professionnelle qui me permettent de travailler dans le social, auprès de diverses populations. J’aimais l’idée de pouvoir travailler autant avec les enfants que les personnes âgées ou encore des personnes en situation de handicaps. Un vrai couteau suisse humain. Mes études se déroulent tant bien que mal et malgré mon attrait plus spécifique pour le domaine du handicap, je décide de m’accorder un peu de répit. En effet, travailler dans des structures spécialisées, cela signifie avoir des horaires décalés et à ce moment-là, j’avais envie de souffler. J’ai choisi de travailler avec les enfants, afin d’avoir des horaires lambdas, du lundi au vendredi avec la promesse secrète de revenir dans quelques années dans mon domaine de prédilection.

Donc dans ma vie d’avant me voilà, dans une crèche. Je m’occupe de bébés, du lundi au vendredi. À ce moment précis, soit vous vous dîtes: «Oh des bébés c’est mignon!», soit vous êtes de l’autre école qui n’aime pas les enfants. Je récolte toujours ces deux réactions. Je m’égare, passons. 

Je vous ai brièvement citer mes activités sportives et je ressens le besoin d’amener de précieuses informations pour la suite. Le fait est que j’aime le sport. J’aime bouger, me dépenser, une vraie pile. Parfois, je me fatigue toute seule. À l’âge adulte, mes pratiques sportives se résument à la course à pieds, le yoga et le paintball, avec mon frère. Ensuite, n’importe quelle proposition mouvementée et vous pouvez être sûr que j’acceptais!

En décrivant toutes ces choses, je veux vous faire comprendre l’essentiel. J’aime la vie. J’ai toujours aimé vivre. Tous mes professeurs s’accordaient à dire que je souriais sans cesse et que j’étais un rayon de soleil. Si je résume, je suis de nature souriante, positive et j’aime bouger. 

Donc tout ça, c’était ma vie d’avant. 


PS: Je te remercie de me lire et promis, la suite arrive bientôt!

Inattendu

Depuis plusieurs jours, j’ai envie d’emballer un pique-nique et d’enfiler mes baskets. Partir en vadrouille, avec un livre et passer du temps à marcher, dehors. Je ne parle pas d’une simple promenade quotidienne mais carrément d’une petite expédition. De ne pas réellement calculer l’itinéraire mais de savoir que je pars en dehors de mes chemins habituels. De prendre le temps de savourer l’air, mes pas et les paysages.

Ce matin, sortir du lit me paraît simple. Je vais m’installer sur mon tapis de yoga, comme bien souvent et je laisse mon corps et mon esprit s’éveiller en mouvement. La magie opère.

Je regarde par la fenêtre et malgré la grisaille, je le sens. C’est aujourd’hui que je pars en vadrouille.

Je prépare un petit repas, quelques biscuits et de l’eau. J’empaquette le tout dans mon sac à dos, avec ma liseuse et mes lunettes de soleil, sait-on jamais. Chaussures aux pieds, veste enfilée et c’est parti.

Je rejoins rapidement la gare car le début de mon périple se situe dans un village, non loin d’ici.

Mon guide, pour aujourd’hui, ce sera ce type de panneau.

Le premier d’une longue lignée!

Le départ se fait proche des habitations et très vite, le chemin s’éloigne. Il m’emmène dans les zig-zag du paysage, entourée de vignobles.

Je passe de petits hameaux en chemins étroits. Une vraie aventure dans ce décor dénué de gens. Les joies de pouvoir profiter d’une douce matinée, en semaine.

Et par moment, alors que mes muscles me demandent déjà ce qu’on fait là, je suis récompensée par une invitation à la pause.

Vous voyez ce bout de verdure, au fond à gauche de l’image? Mon objectif se trouve dans cette direction. Je compte aller au delà des dédales du panorama, déplier les reliefs aussi loin que je le pourrais. Je n’ai pas réellement décidé où se situe le point final, il n’a que peu de valeur à mes yeux. L’important, c’est le chemin et j’attendrais d’avoir été aussi loin que ma motivation me portera. Quand je serais arrivée, je le saurais.

Alors, j’avance.

D’un pas déterminé, j’évolue sur les sentiers déserts. Pendant près d’une heure, je suis seule. Je ne croise que très rarement des passants, allant dans la direction opposée. Le sentiment de liberté est grisant.

En arrivant dans les villages, le bonhomme continue ses précieuses indications. À un moment, il se dédouble et m’offre deux directions. Je m’arrête le temps de prendre la décision. C’est bon, je peux repartir. Je n’ai aucune certitude concernant le choix que je fais instinctivement, pourtant, je suis confiante.

Au dessus de moi, le ciel semble confiant.

Cela fait déjà deux heures que je suis partie et doucement, j’entends des clochettes se rapprocher, derrière moi. Le son se fait de plus en plus proche. Je finis par me retourner pour découvrir ce qui me suit. C’est un petit chien, suivit d’un second et en fin de marche, leur maître.

Voyant que je me retourne, il appelle ces compagnons et je lui rétorque qu’il n’y a pas de mal. J’ajoute qu’ils sont adorables. Et c’est ainsi que nous commençons à discuter. C’est un monsieur qui pourrait presque être mon père. Il paraît solaire et jovial, de ce que je me souviens. Pourtant, à l’heure où j’écris, c’était il y a trois jours. Je m’aperçois que je n’ai pas observé le physique de ce monsieur. Ce qui va suivre est au delà de nos corps et des apparences.

Nous marchons dans la même direction et sitôt qu’il a finit de me présenter ces deux boules de poils, il m’interroge. Il me demande jusqu’où je vais. Je lui réponds que pour le moment, je n’ai pas établi la destination finale. Je lui explique mon point de départ et il en fait de même. Très rapidement, nous passons un accord tacite d’avancer ensemble, en discutant. Nous parlons des paysages, des chiens et soudainement ça devient très profond. Je lui confie cette parenthèse de vie, que je traverse actuellement. Ça me fait étrange de me retrouver à lui dire qu’il y a un an, je ne pouvais plus marcher, alors que nous sommes dans une belle montée. Il est aussi surprit que je ne le suis. Je réalise au moment où je parle tout ce chemin parcouru. La claque.

Et encore plus surprenant, il traverse des événements similaires. Nous sommes deux inconnus, endommagés du monde, marchant pour se reconstruire, pour conquérir du sens et pour mieux repartir à la quête de l’avenir. Nous échangeons nos secrets, nos bobos et nos joies. C’est un moment hors du temps et je n’en prends conscience que lorsqu’il s’arrête à la hauteur d’une bifurcation. Il doit aller prendre le train, rentrer pour nourrir ces chiens. Nous échangeons nos prénoms, nous nous souhaitons une belle suite et au plaisir de peut-être se recroiser.

J’avance, en réalisant ce que je viens de vivre. La richesse de cet échange totalement inattendu et pourtant si merveilleux. J’ai le sourire plus large que jamais et doucement, je me dis qu’il est temps de faire une pause. J’ai besoin d’un moment pour digérer le bonheur de cette rencontre. J’avance encore quelques mètres, jusqu’à trouver l’endroit idéal, celui de mon repos et aussi de mon repas.

Je sors mon Thermos et profite de mon repas. Ma tête passe en boucle tous les mots échangés afin de n’en oublier aucun. Je suis tellement heureuse que nos routes se soient croisées. Toutes ces petites décisions prises d’instinct, me menant vers une rencontre si riche. Je suis comblée par ce cadeau de la vie. Cet encouragement muet à persévérer, à ne rien lâcher.

Le ventre plein, je reprends la route. Arrivée à ce stade, mes jambes sont un peu contrariées mais je sais désormais où la fin de mon périple sera et je dois tenir bon. J’occupe mon esprit en baladant mon regard. Il y a tant à regarder entre ce dédale de vignes à perte de vue…

Et le lac, dont je ne fais que de m’éloigner et de me rapprocher. Il y aussi les montagnes, un peu timides aujourd’hui, dont on devine les sommets blanchis. J’en prends plein la vue et ça me permet de ne pas focaliser sur mes douleurs grandissantes.

Je traverse un dernier village, m’engouffre dans celui-ci et à la clé, en passant sous un pont, je suis au bord de l’eau. Je ne l’avais pas vu venir celle-là. Je suis montée tellement haut que je ne m’attendais pas à mettre mes pieds dans l’eau.

Je m’installe, au soleil afin de profiter de cette superbe récompense. Le temps est meilleur que lorsque je suis partie et je me sens fière d’être arrivée jusque-là. Ce matin, je gardais en tête de pouvoir m’arrêter à tout moment, comme si je n’étais pas sûre d’en être capable. J’apprécie le sentiment de m’être prouvé le contraire. bien avant cet endroit.

Avec ma fière acolyte, j’ai nommé, mon ombre.

Intérieurement, je suis comblée cependant, physiquement, il est temps pour moi de rentrer me reposer. Dans le train, je fais le bilan de cette aventure. Je pèse le poids de l’inattendu et conclu qu’il est inestimable. Je sais pertinemment que j’ai peut-être dépassé mes limites physiques et que j’en paierais les conséquences. Néanmoins, pour une telle avalanche de bonheur, je veux bien subir les retombées pendant des jours s’il le faut, au moins, je n’oublierais pas cette magnifique journée.

La nature

Ces derniers jours, alors que ma joie de vivre était en berne, la météo s’est adoucie. Et au fil de mes sorties, la nature s’est mise à me sourire pour me montrer les prémices des merveilles du printemps. Je me suis donc laisser porter, pour vivre différentes expériences.

Dans la forêt, j’ai trouvé un abris où me réfugier et écouter le chant des oiseaux. J’avais besoin de ça, sans le savoir.

Un autre jour, j’ai vu que les bourgeons se sont mis à éclore, un à un. J’ai observé les couleurs vives avec un oeil créatif. Toutes ces teintes m’ont donné envie de peindre. Affaire à suivre.

Au bord du lac, je me suis mise en maillot de bain et malgré les cinq degrés de l’eau, je me suis baignée la moitié du corps. Mes douleurs dans les jambes, plutôt fortes ces derniers jours, se sont apaisées. Figée par la température. Le plus surprenant dans cette tentative de baignade, en plein hiver, c’est qu’une fois en maillot de bain, je n’ai pas senti le froid. Pas une seconde. Pied nu, sur le métal et pourtant, je n’ai pas eu un seul frisson. La prochaine fois, c’est promis je me baignerais jusqu’au cou mais pour cette fois, la taille c’était suffisant.

Lors d’une de mes balades, j’ai beaucoup été attirée par les arbres. Gigantesques, majestueux et sages. Malgré qu’ils soient là depuis toujours, je ne me lasse jamais de les admirer mais qu’en est-il d’eux? Ils nous observent, nous regardent aller et venir. Et ce depuis bien longtemps. J’imagine soudainement être une toute petite fille gambadant sous l’oeil attentif de mes parents, à l’ombre de ces même arbres près desquels je marche couramment. En ont-ils parfois marre de nous voir? Se lassent-t-ils de nous? Un tas de pensées fascinantes, absurdes et nostalgiques m’envahissent.

Le meilleur moment de ma semaine a été lorsque j’ai éprouvé une immense joie en voyant sur mon balcon puis en balade, que timidement, les jonquilles ont fait leur retour annuel. Je ne saurais expliquer pourquoi ce sont mes fleurs préférées et peut-être, il n’y aucune raison à cela. Je savoure leur beauté éphémère avec bonheur.

Alors, cette semaine avait débuté sur une humeur maussade mais je peux affirmer que grâce à la magie de la nature, j’ai retrouvé la joie d’être. Doucement, au rythme de mes pas, des respirations profondes et des mes yeux ébahis devant cette beauté si simple. Le plaisir à portée de mains.

Jour 89 – Des reflets

Je sors de mon sommeil avec facilité et me rends sur mon tapis de yoga. Je pratique une séance courte mais stimulante et je quitte le tapis, bien éveillée. Après un petit-déjeuner rapidement avalé, je me prépare et sors.

Aujourd’hui, la météo est clémente. Le soleil de la veille est revenu, pour que je puisse avoir la chance d’en profiter, me dis-je. Je me rends chez ma thérapeute.

Après le rendez-vous, je me dirige vers le bord du lac. La météo est douce, les rayons du soleil caressent ma peau. Une balade où le temps n’a plus de valeur.

Le long des quais, un détail attire mon oeil. Je marque un arrêt pour observer la clarté de l’eau et la manière dont les bateaux reflètent leur image sur elle. Comme une image de synthèse, la tête à l’envers.

Ce spectacle, aussi banal soit-il, me régale.

Entre la simple beauté des embarcations et les couleurs chatoyantes sur l’eau, je suis comblée.

Plus loin, les cygnes et les canards s’amusent, entre ciel et lac.

Je continue ma route vers les quais réservés aux navires de croisières. Et je ne m’attendais pas à cette belle projection sur l’eau, majestueuse. Entre imaginaire et réalité, lequel est le vrai finalement? C’est à si perdre.

Les douze coups de midi sonneront bientôt tandis que le soleil est fixé au milieu de ce ciel.

Mon ventre me rappelle à l’ordre, pour rentrer.

Après le repas, je débute mon après-midi avec un rendez-vous.

Lorsque celui-ci s’achève, je décide d’écrire. Dernièrement, mes journées ont été bien remplie et je n’ai eu que très peu de temps à consacrer à cette passion. Je décide d’aller m’installer sur mon balcon, afin de profiter de cette météo, presque printanière. Les lunettes de soleil sont d’ailleurs de rigueur.

En fin de journée, je décide d’aller encore me dégourdir les jambes et de profiter, encore.

Je me rends aux abords d’un autre port. La luminosité est tempérée et le soleil persévère jusqu’au bout.

D’un côté le soleil scintille sans fin.

Et de l’autre, les montagnes se montrent fièrement. Offrant une dernière magie, avant la nuit.

Alors que le soleil nous dit ses adieux, je rebrousse chemin, pour tirer à mon tour, ma révérence.

Jour 88 – Ça déménage ou presque!

Ce matin, je me réveille avec l’ambition des grands jours. La force et l’enthousiasme de profiter à fond ces prochaines heures. Comme une remise à nouveau. Je commence, comme toute bonne journée par du yoga.

Puis, j’ai pour projet de continuer ce que j’avance petit à petit depuis quelques temps. C’est-à-dire l’aménagement de mon lieu de vie. Je suis heureuse de mon chez-moi, mais j’ai le sens du détail, et peut-être un peu trop. Cependant, j’ai aussi le temps de repenser l’espace et de l’aménager du mieux possible. Le genre de détail que souvent, je me suis dit que ce serait mieux autrement, sans jamais agir.

Aujourd’hui est venu le jour d’agir. Je vais tenter une nouvelle disposition des meubles. Alors, sous l’effet de mes petits muscles, les meubles se mettent à danser. Les objets valsent d’une pièce à l’autre. Même la disposition des tableaux changent. Tout y passe. Et vu que j’y suis, je nettoie, on pourrait presque dire que je fais mon nettoyage de printemps, sans la saison. J’y passe la journée, sans vraiment voir le temps passer.

Ce n’est que lorsqu’il ne reste plus que la poubelle à sortir que je m’aperçois d’un détail. Le soleil s’en est allé et je n’ai pas pris le temps d’en profiter. Pour me consoler, la lune se montre. Et le ciel est décoré de teintes époustouflantes. Cette fois-ci, je saisis l’occasion d’observer ce ciel. Il peut paraître on ne peut plus banal pourtant, c’est suffisant pour remplir mon coeur de joie et m’aider à clôturer cette journée plus que productive.

Jour 87 – Des petits pas vers le bonheur

Sur mon balcon, une légère couche de neige persévère de la dernière tombée. L’émerveillement me gagne, lorsque j’aperçois les empreintes, sûrement celles d’un pigeon se promenant par-là.

Ce matin, le réveil sonne. Je me lève avec une paresse à rallonge et me recouche. Je regarde le temps et calcule combien je pourrais grappiller, pour rester le plus longtemps dans mon lit. J’étire et allonge chaque minute jusqu’au moment fatidique où il faut s’y mettre. Alors, avec lourdeur, je m’habille, me prépare, avale un petit truc et sors. La température glaciale des jours passés laisse enfin place à quelques degrés de plus. Je sens tout de suite la différence.

Ce matin, j’ai un rendez-vous médical.

En sortant du cabinet, je profite d’attraper cette magnifique vue.

Le rendez-vous m’a fatigué, j’ai besoin de me reposer. Alors, je prends le temps, encore.

Par la suite, je me motive à étudier le solfège. J’ai l’impression de faire des progrès chaque jours. Je termine par faire courir mes doigts sur le piano, en mélodie. Mon humeur studieuse me pousse a ranger ce qui à besoin de l’être, faire quelques paperasses puis, en récompense, je continue le jeu entamé la veille. L’enquête est vraiment passionnante, j’ai l’impression d’être dans la peau d’une enquêtrice au coeur d’un grand mystère.

Après le repas du soir, je regarde la flamme, une série complètement décalée et délirante. Les éclats de rires raisonnent dans l’obscurité du salon. Une journée s’achève, dans le bonheur, une fois de plus.

Jour 86 – Le soleil brille dehors

C’est avec douceur que mes yeux s’entrouvrent sur cette journée. Pleine d’entrain, je me rends sur mon tapis de yoga, pour pratiquer. Je choisis d’être guidée et la pratique est plutôt tonique.

Après ce moment mouvementé, je me laisse porter par le temps en lisant. C’est mon estomac qui vient me sortir de mes pensée, au bout de deux heures.

Il est presque midi et j’ai autant envie d’un petit-déjeuner que d’un repas. Je me lance dans la préparation de pancakes rapides et légères. Les petites crêpes dodues sont savoureuses.

Par la fenêtre, le soleil est à l’oeuvre. Le temps est avenant malgré la température qu’indique le thermomètre.

Cette après-midi, je passe énormément de temps à lire. Je suis plongée dans un autre univers et c’est tout ce dont j’ai envie et besoin. C’est une journée remplie de lenteur, de calme.

Puis, sans que je ne comprennes pourquoi, je me lève avec une impulsion. Je range la vaisselle qui traîne, je m’habille, prend un thé à l’emporter et me voilà à l’épreuve du froid. Les rayons du soleil chatouillent mes yeux, j’aurais dû prendre mes lunettes de soleil. En cette saison, à part à la montagne, je les oublie tout le temps. Tant pis, je plisserais les yeux. Je me rends au bord du lac. La promenade est bondée, forcément, c’est le week-end. La splendide météo attire. Il faut aussi admettre qu’il n’y a pas grand chose à faire, en ces temps compliqués.

Je m’efforce de prendre des chemins différents, afin d’éviter la foule.

Je m’efforce de prendre des chemins différents, afin d’éviter la foule. Mes pas me guident au dessus de la piscine fermée pour la saison froide. J’observe ce parc désertique, et ses arbres dénudés. Il me dit qu’il se réjouit que la température augmente, pour pouvoir être fréquenté. Au dessus de nous, le soleil nous regarde, essayant tant bien que mal de nous réchauffer.

À un moment, mes genoux commencent à se bloquer. Mes pieds s’accrochent au sol et je comprends que je dois redoubler d’efforts pour mettre un pied devant l’autre, en toute sécurité. Il est temps de rentrer, avant que je ne sois trop fatiguée.

Ce soir, j’entame un second jeu narratif, dans la même lignée que le précédent terminé. L’enquête peut commencer et ma journée peut enfin s’achever.